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SNCF: SUD-Rail alerte Macron sur les risques psycho-sociaux de la réforme

SUD-Rail, 3e syndicat de la SNCF, a envoyé lundi un courrier au président Emmanuel Macron pour l'alerter sur "les risques" que ferait peser "la mise en œuvre" de la réforme ferroviaire sur "la santé psychique des agents" du groupe public.

Dans cette lettre, également adressée au Premier ministre Édouard Philippe, SUD-Rail critique les décisions "depuis 20 ans" de l'État qui a "démembré le système ferroviaire", "isolé fonctions et activités les unes des autres", entraînant notamment "une dégradation de la santé psychique des cheminots" et "des risques pour la sécurité".

"Or, votre +pacte ferroviaire+ ne rompt pas avec cette logique nocive. Il l'intensifie", notamment avec une "exigence de productivité supplémentaire", accuse le syndicat dans son courrier, dont une copie a été envoyée à l'AFP.

SUD-Rail souligne qu'au cours des deux dernières décennies, les cheminots ont été "plongés dans des réorganisations incessantes", qui ont notamment conduit à des "pathologies identifiées cliniquement comme relevant de la souffrance au travail, culminant dans le drame des suicides au travail, en augmentation continue (plus de 50 suicides en 2017, pour 145.000 cheminots, et sans doute le double de tentatives)".

Le syndicat dénonce aussi la décision de la direction de la SNCF de "n'envisager que 33 CSE" (comité social et économique, instauré par les ordonnances travail pour succéder au comité d'entreprise et au comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail) pour "plusieurs milliers d'agents, sans aucun délégué de proximité".

Ainsi, "les difficultés liées aux conditions et aux organisations du travail échapperont à tout dialogue social, et risquent d'aboutir à plus de conflictualité, de pathologies de surcharge (donc d'absentéisme), et de suicides (ou tentatives)", craint SUD-Rail.

Le syndicat a compté "57 suicides dans (l')entreprise depuis le début de l'année", a-t-il indiqué dans un communiqué.

SUD-Rail a par ailleurs décidé de saisir le tribunal d'instance de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) pour contester l'approbation la semaine dernière par la direction du travail (Dirrecte) du "découpage" en 33 CSE présenté par la direction de la SNCF.

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