Accueil Actu

Rapport Spinetta: une "attaque" dénoncée par tous les syndicats de cheminots

Le rapport Spinetta sur l'avenir du rail, remis jeudi au gouvernement, inquiète les syndicats de cheminots qui dénoncent une "attaque" contre le service public ferroviaire ou dessinent une "ligne rouge à ne pas franchir" sur le statut des cheminots.

Ce rapport préconise de profondes réformes pour la SNCF, en particulier une transformation en société anonyme (SA) et l'abandon du statut pour les nouveaux embauchés, alors que le transport ferroviaire doit être ouvert à la concurrence au plus tard fin 2023.

La CGT Cheminots (premier syndicat) voit dans ce rapport "une attaque inédite contre le transport ferré public" et contre ceux qui, "au quotidien, font le choix du train, quel que soit la région ou le territoire".

"Il faut maintenir et développer le service public ferroviaire, pas le saborder", juge la fédération CGT, qui sera reçue lundi au ministère des Transports, comme les trois autres syndicats représentatifs du groupe public, l'Unsa (deuxième syndicat), SUD-Rail (3e) et la CFDT (4e), lors de rendez-vous séparés.

"On va vers une recherche de rentabilité commerciale, à l'encontre du service public pour tous", a critiqué auprès de l'AFP Roger Dillenseger, secrétaire général de l'Unsa-Ferroviaire.

"Le système entier du transport ferroviaire est mis en danger", avec "l'abandon" du rail public par l'État et "une mise à mort du fret ferroviaire" car actuellement "40% du fret ferroviaire passent sur les petites lignes" qui pourraient disparaître, a estimé Erik Meyer, porte-parole de SUD-Rail.

La CFDT craint aussi "une fermeture massive des +petites lignes+", les moins fréquentées, ce qui entraînerait "une rupture d'égalité des citoyens dans l'aménagement du territoire". Il y aurait ainsi "le train pour les régions riches", mais "la route et les risques routiers pour les plus pauvres".

- Ce rapport peut "mettre le feu" -

Une remise en cause du statut des cheminots serait "une ligne rouge à ne pas franchir", prévient la CFDT. "Inacceptable" pour la CGT. "Un drapeau rouge" pour l'Unsa.

Les cheminots "n'accepteront pas une remise en cause des éléments de leur contrat de travail", lance SUD, selon qui la transformation de SNCF Mobilités et SNCF Réseau en SA "permettra au patronat d'exercer un chantage sur les cheminots pour remettre en cause leur statut".

Mais, "par le passé, de nombreux rapports ont fini dans les archives des ministères", remarque la CGT, qui abordera "avec conviction et détermination" les rencontres prévues au ministère des Transports "dans les jours et semaines à venir".

L'Unsa "va analyser ce rapport et porter la pression au niveau du ministère". "Les cheminots seront très attentifs à nos analyses", souligne M. Dillenseger.

SUD-Rail va également "se laisser le temps d'analyser ce rapport. Ce n'est qu'un rapport. Il faut voir comment le gouvernement va s'en saisir pour mettre en œuvre la loi" sur les mobilités promise pour avril, note M. Meyer.

Déjà, les syndicats envisagent une mobilisation sociale. La CGT "mettra tout en œuvre" si le gouvernement décide "de reprendre ces mauvaises propositions". La CFDT "n'hésitera pas à se mobiliser". L'Unsa prévoit "une mobilisation forte". SUD-Rail n'exclut pas la grève car "le contenu de ce rapport et la manière dont il sera exploité pourront forcément mettre le feu dans l'entreprise".

À lire aussi

Sélectionné pour vous