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Sodexo prévoit de supprimer plus de 2.000 emplois à cause du Covid-19

Elior au début du mois, Sodexo mardi avec un plan social portant sur plus de 2.000 emplois en France: les entreprises de la restauration collective payent un lourd tribut à l'épidémie de Covid-19, qui bouleverse durablement les habitudes de consommation.

Même le numéro deux mondial du secteur, présent dans 67 pays et fort de quelque 470.000 employés, n'est pas épargné. Salariés en télétravail, cantines boudées: Sodexo a été frappé de plein fouet par l'épidémie de Covid-19, en pleine recrudescence en Europe.

L'entreprise a donc annoncé mardi un projet de plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) "qui impliquerait la suppression nette de 2.083 postes", soit près de 7% de ses effectifs, "en majorité dans le segment Services aux entreprises". "Parallèlement, des discussions auprès des instances représentatives seront prochainement entamées pour un projet concernant le siège du groupe Sodexo, où moins d'une centaine de postes devrait être impactée".

"On n'est pas loin de 2.500 suppressions de postes en comptant les 2.080 emplois dans la restauration collective, les 100 emplois sur 500 au siège du groupe, et les 184 suppressions annoncées chez Lenôtre", observe auprès de l'AFP Nabil Azzouz, secrétaire fédéral FO-FGTA.

Lenôtre, traiteur propriété de Sodexo depuis 2011, fait l'objet d'un autre "plan de sauvegarde de l'emploi qui impliquerait 197 postes chez Maison Lenôtre", précise la communication de Sodexo. L'événementiel fait lui aussi partie des secteurs les plus touchés par la crise sanitaire.

- "Premier PSE" -

Le groupe, qui doit publier jeudi matin ses résultats annuels 2019/20, indique vouloir "sauvegarder sa compétitivité" en développant ses offres et adaptant "ses modèles de production et d'exploitation", estimant que "ces évolutions permettront de mieux conjuguer les nouvelles attentes du marché tout en conservant l'ensemble de ses activités et son savoir-faire dans le domaine des services".

Quant à l'impact social de ces réorganisations, Sodexo souhaite le limiter "grâce à un projet de soutien à la mobilité de ses salariés, sur la base du volontariat en élargissant les choix qui s'offriront à eux dans toutes les activités du groupe en France (plus de 600 postes disponibles à ce jour en France)".

Côté syndical, Nabil Azzouz demande justement "de mettre en œuvre au maximum la mobilité vers d'autres secteurs qui s'en tirent mieux, comme le nettoyage, le médico-social ou la pénitentiaire, où Sodexo fait aussi de la restauration collective. On espère descendre en dessous de 1.000 suppressions de postes".

Eric Villecroze, délégué syndical central FO (première organisation syndicale chez Sodexo), demande de son côté "des détails sur le calcul et la méthode" utilisée par la direction pour calculer "le nombre d'emplois définitivement détruits par la crise, par exemple dans les entreprises qui comme Airbus mettent en oeuvre un télétravail à hauteur de 3 jours par semaine, ce qui occasionne une perte de repas considérable".

Selon lui, un conseil économique et social extraordinaire (CSEC) est convoqué les 5 et 6 novembre. "C'est le premier PSE que nous devons négocier chez Sodexo", qui emploie "42.000 personnes en France dont 21.000 en CDI dans la restauration collective". "On avait eu il y a 7 ans un PDV (plan de départs volontaires) portant sur une centaine d'emplois, rien de comparable", observe-t-il encore.

Mais le Covid-19 est passé par là. Sodexo, qui proposait chaque jour à 100 millions de consommateurs des services allant de la restauration, l'accueil, l'entretien, le nettoyage et la maintenance technique d'installations jusqu'à une offre de crèches et de conciergerie, a été contraint de fermer de nombreux sites dans le monde depuis le début de la crise sanitaire. Son concurrent Elior avait annoncé la suppression de 1.888 postes en France début octobre.

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