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SoftBank Group réfléchit à une entrée en Bourse de sa filiale mobile au Japon

Le géant japonais SoftBank Group a dit lundi explorer la possibilité d'une entrée en Bourse de sa filiale de télécommunications mobiles au Japon, SoftBank Corp, pour un montant qui pourrait s'élever à 15 milliards d'euros selon le quotidien Nikkei.

"Nous étudions toujours différentes options stratégiques" pour dégager de la valeur. "L'introduction en Bourse de SoftBank Corp est une de ces options, mais aucune décision n'a été prise pour engager officiellement la procédure", a déclaré le groupe dans un communiqué, en réaction à des informations du Nikkei.

A la Bourse de Tokyo, l'action a fini en hausse de 3,22% à 9.223 yens, après avoir bondi en début de matinée de près de 6%.

Selon le journal économique, SoftBank Group envisage de déposer un dossier à la Bourse de Tokyo au printemps pour un lancement de l'opération à l'automne. Il réfléchit parallèlement à une mise sur le marché à l'étranger, Londres ayant ses faveurs.

Il s'agirait le cas échéant "d'une des plus importantes introductions pour une compagnie japonaise", avec une possible levée de fonds de quelque 2.000 milliards de yens (14,8 milliards d'euros), un montant comparable à celle effectuée par l'opérateur de télécommunications NTT en 1987, rapporte le Nikkei.

Le groupe de Masayoshi Son, qui veut ainsi "accorder plus d'autonomie" à sa filiale mobile et "clarifier ses responsabilités" vis-à-vis de la maison mère, a l'intention de mettre en Bourse 30% des titres existants et garderait une part de 70%. L'argent récolté lui servirait à engager de nouveaux investissements dans des sociétés étrangères plutôt qu'à réduire son énorme dette, d'après la même source.

Très lucrative, l'activité mobile de SoftBank a réalisé un chiffre d'affaires de 913 milliards de yens (6,7 milliards d'euros) au premier semestre de son exercice (avril-septembre), pour 32,8 millions d'abonnés.

- Investissements tous azimuts -

Fondé en 1981 comme modeste société de distribution de logiciels et d'édition de presse informatique, introduit en Bourse en 1994, SoftBank s'est imposé comme un des plus audacieux groupes japonais, sous l'impulsion de son atypique patron, première fortune du Japon.

Au crédit du milliardaire notamment, le redressement des activités mobiles du britannique Vodafone au Japon, passées sous sa coupe en 2006. Plus tard, SoftBank, un des trois principaux opérateurs de télécommunications nippons aux côtés de NTT Docomo et KDDI, a jeté son dévolu sur Sprint aux Etats-Unis pour plus de 20 milliards d'euros.

Récemment, le groupe est aussi devenu un investisseur de référence dans les nouvelles technologies, que ce soit en robotique (rachat du français Aldebaran en 2012, qui a développé le robot humanoïde Pepper, ou encore du spécialiste des robots géants Boston Dynamics en 2017), dans les semi-conducteurs (acquisition du britannique ARM Holdings l'an dernier pour 28,5 milliards d'euros) ou le commerce en ligne, en tant que premier actionnaire du géant chinois Alibaba.

SoftBank Group a aussi annoncé en décembre un accord pour entrer au capital de l'américain Uber, le leader mondial de la location de voiture avec chauffeur (VTC).

Pour mener à bien ses projets, le groupe a désormais l'appui d'un colossal fonds de capital-risque, Softbank Vision Fund, créé fin 2016 avec le soutien notamment du premier fonds souverain d'Arabie saoudite, pour investir près de 100 milliards de dollars dans des start-up technologiques.

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