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Solaire: le gouvernement dévoile des mesures pour accélérer le mouvement

Aides supplémentaires pour les particuliers, mobilisation de la grande distribution et des terrains de l'armée, le gouvernement a dévoilé jeudi une série de mesures pour développer l'énergie solaire sur le territoire, mais les acteurs du secteur restent sur leur faim.

Ce plan solaire intervient à l'issue de plusieurs mois de consultations avec les acteurs concernés, menées par Sébastien Lecornu, le secrétaire d'Etat auprès du ministre de la Transition écologique et solidaire, Nicolas Hulot, et dont l'un des grands enjeux a été la mobilisation du foncier disponible (toits des bâtiments, terrains non utilisés, etc.).

En échange de mesures de simplification des règles d'urbanisme pour installer des panneaux photovoltaïques sur leurs toits, des acteurs de la grande distribution se sont finalement engagés à développer des projets sur leurs magasins, a annoncé le ministère de la Transition écologique.

Le groupement Les Mousquetaires (Intermarché, etc.) prévoit ainsi d'équiper 50 hectares d'ici 5 ans, le Mouvement E.Leclerc vise la même surface d'ici à 2025, tandis que Système U veut installer 30 mégawatts (MW) sur 200 magasins d'ici 2025, Carrefour 20 MW en 2022 et Auchan 60 MW en 2023.

Par ailleurs, l'armée s'est engagée à mobiliser 2.000 hectares pour des parcs solaires d'ici à 2025, tandis que la SNCF va étudier la mise à disposition de terrains.

"C'est positif en terme de communication sur le solaire, mais les objectifs ne sont pas renversants, surtout que ces engagements sont assez lointains", a regretté auprès de l'AFP Jean-Louis Bal, le président du Syndicat des énergies renouvelables (SER).

Pour développer le solaire thermique, c'est-à-dire la production de chaleur à partir de panneaux photovoltaïques, le gouvernement va aussi augmenter la prime à l'achat des chauffages et chauffe-eau solaires à partir de l'an prochain.

- Déception -

Des mesures sont également prévues pour développer l'autoconsommation (exonération de taxes, tiers financement, appel à projets pour les projets collectifs, etc.).

Et le gouvernement va créer les labels "Ville solaire" et "Département solaire", pour les collectivités qui s'engageront sur une surface minimale de solaire par habitant et réaliseront un "cadastre solaire" évaluant le potentiel des toitures sur leur territoire.

Enfin, de nouveaux appels d'offres spécifiques seront lancés en Outremer et en Corse, tandis que le volume d'appels d'offres pour les petites installations sur toitures sera augmenté de 50%.

"L'intention est bonne, mais le diable sera dans les détails. C'est l'application des mesures, notamment de simplification, qui feront que ce plan sera un succès ou non", a estimé Daniel Bour, président d'Enerplan, la fédération des entreprises du solaire.

Comme le SER, il se dit "très déçu" que la mesure phare réclamée par les industriels n'ait pas été retenue. Il s'agissait de remonter à 500 kilowatts (contre 100 kW aujourd'hui) le plafond des petits projets pouvant être développés hors appel d'offres.

"On ne voit pas vraiment de mesures de nature à augmenter significativement le volume d'installations, sauf peut-être sur l'autoconsommation, sous réserve de précisions", estime aussi Jean-Louis Bal.

La France s'est fixé comme objectif d'installer entre 18.200 et 20.200 mégawatts (MW) de capacités solaires d'ici à 2023, contre environ 8.300 MW à fin mars 2018. Un total de 1.200 à 1.500 MW devraient être installés cette année, selon le ministère, contre 875 MW l'an dernier.

Pour accélérer le développement de cette énergie, dont le coût a fortement baissé ces dernières années, le gouvernement a déjà augmenté en début d'année le volume annuel des appels d'offres à 2.450 MW, contre 1.450 MW initialement.

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