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Thyssenkrupp: importante manifestation contre les suppressions d'emplois

Des milliers d'employés de Thyssenkrupp ont manifesté mardi en Allemagne pour la sauvegarde de leurs postes et des investissements dans la branche de l'acier, en pleine restructuration du groupe après le mariage avorté avec l'indien Tata.

Selon le syndicat IG Metall, qui demande "une stratégie claire" pour l'acier au sein du conglomérat, près de 6.000 employés se sont réunis devant le siège de la branche à Duisburg.

Le géant industriel allemand en difficulté Thyssenkrupp s'est enfoncé dans le rouge en 2018-2019 et prévoit encore plus de pertes à l'avenir en raison d'un lourd plan de restructuration qui inclut des suppressions d'emplois.

Les problèmes du groupe se sont encore aggravés après l'échec en juin de la fusion dans l'acier de Thyssen avec l'indien Tata Steel, interdit par les gendarmes européens de la concurrence.

Cet ancien fleuron allemand, dont la palette de produits s'étend de l'acier aux sous-marins en passant par des ascenseurs et matériaux de construction, a annoncé il y a plusieurs mois 6.000 suppressions d'emplois dont 2.000 dans l'acier. Mais le directeur des ressources humaines a prévenu fin novembre que ce nombre pourrait augmenter et n'a pas non plus écarté des licenciements.

Le groupe emploie au total quelque 160.000 personnes dans le monde.

Le directoire autour de Martina Merz, qui a remplacé en septembre Guido Kerkhoff après seulement 14 mois de mandat, a promis pour décembre les détails d'un "concept" censé donner une "perspective à long terme" à la branche acier.

"Il faut en finir avec la stratégie indécise des dernières années", a demandé IG Metall, qui réclame des garanties pour l'emploi sur le long terme et demande à l'entreprise de renoncer à des licenciements.

"Il nous faut de l'argent frais", a expliqué auprès de l'agence allemande DPA Jörg Jakob, employé de l'aciériste. "Pendant des années il n'y avait que des programmes d'économies !"

"Nous sommes convaincus que l'acier a un futur et nous allons rendre ces activités compétitives", a de son côté promis un porte-parole de Thyssenkrupp à l'AFP, rappelant les 570 millions d'euros d'investissements annuels prévus, soit trois fois moins que demandé par IG Metall.

"Nous faisons face à de grands défis et de vastes mesures sont nécessaires après l'annulation de la coentreprise avec Tata Steel", a-t-il expliqué.

Pour dégager des moyens financiers qui doivent servir à la restructuration, Thyssenkrupp va vendre ou introduire en Bourse sa division ascenseurs valorisée par les analystes autour de 15 milliards d'euros.

Une décision est attendue au premier trimestre 2020.

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