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Tiger Woods et la Ryder Cup, une relation compliquée

A 42 ans, un Tiger Woods en pleine renaissance aborde à partir de vendredi sa septième Ryder Cup, un évènement avec lequel il a vécu jusqu'à présent une relation compliquée.

Inespéré il y a encore six mois, son "come back" au plus au haut niveau, matérialisé dimanche dernier par son premier titre en plus de cinq ans, intervient juste avant le début de cette 42e édition de la compétition internationale la plus prestigieuse du golf.

Pour l'instant, au regard de son immense talent, la Ryder ne lui a pas réussi avec un seul succès en sept participations, une tache sur son palmarès si fourni.

"En repensant à toute ma carrière en Ryder Cup, c'est certainement quelque chose que je n'apprécie pas vraiment", a expliqué Woods mardi au sujet de ce bilan négatif.

Obsédé par la place qu'il va occuper dans le panthéon de son sport, celui qui se verrait bien figurer sur un hypothétique Mont Rushmore du golf, aux côtés de ses compatriotes Sam Snead, Bobby Jones et Jack Nicklaus, souhaite ardemment renverser la tendance.

Contrairement à Nicklaus, Ben Hogan ou Arnold Palmer qui, du reste, ont toujours ramené le trophée à la maison, Woods présente un bilan individuel négatif (13 victoires, 17 défaites, 3 nuls).

- Une seule défaite en simple -

Il a certes été tributaire de la qualité moindre de ses équipiers et de la hausse continue du niveau de l'équipe d'Europe depuis trente ans.

Et il a manqué sur blessure les éditions 2008 et 2016, facilement remportées par les Etats-Unis.

"Il y a beaucoup de nervosité et d'excitation, c'est une atmosphère différente qu'on adore, comme si on jouait le final d'un tournoi dès le premier trou", souligne-t-il à propos de l'ambiance survoltée de la Ryder Cup, quasiment sans équivalent.

Habitué à décider seul de son destin, Woods a pourtant souvent exprimé de la frustration à ne pas pouvoir influer davantage sur les évènements, même au temps de sa splendeur, dans une compétition qui, par sa nature, fait primer le collectif.

L'étude des statistiques montre que c'est d'ailleurs en double qu'il a le plus déçu: en simple, seul l'Italien Costantino Rocca l'a dominé, en 1997, lors de ses débuts dans l'épreuve.

En 2004 à Oakland Hills (Michigan), le fiasco retentissant de son partenariat avec Phil Mickelson a précipité la défaite américaine.

Alors capitaine, Hal Sutton n'a pas forcément été très heureux dans son choix d'aligner ensemble les deux meilleurs joueurs du monde à l'époque, au pic de leur rivalité.

Capitaine cette semaine, Jim Furyk a d'ailleurs prévenu que voir cette paire alignée à nouveau à Saint-Quentin-en-Yvelines "n'est sans doute pas très probable", un doux euphémisme.

- Faillite à Medinah -

Son duo à Kildare en Irlande avec ce même Furyk en 2006 avait été beaucoup plus probant.

Lors de sa dernière apparition en 2012, à Medinah (Illinois), il n'a en revanche remporté aucune victoire en quatre parties, ramenant seulement un demi-point grâce à un nul.

Cette contre-performance n'a pas été étrangère au retour fabuleux de l'équipe européenne qui s'est imposée sur le fil.

"Comme beaucoup de gars, je suis content de l'avoir dans mon équipe, et de ne pas jouer contre lui", soulignait mercredi Justin Thomas, qui a grandi en l'idolâtrant.

Expliquant avoir été motivé ces dix-huit derniers mois à l'idée d'affronter la brillante nouvelle génération américaine et lui montrer de quels bois il se chauffe, Woods doit collaborer avec elle au Golf national ce week-end.

Sur le parcours de l'Albatros, Woods devrait être associé à Patrick Reed, à moins que Bryson DeChambeau ne lui soit finalement préféré.

La légion de ses fans énamourés l'imagine bien apporter le point décisif dimanche, pour parachever la belle histoire.

Mais permettre à son escouade de triompher sur un terrain hostile pour la première fois depuis 1993 devrait suffire à son bonheur.

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