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Trois amendes requises contre le directeur de l'abattoir d'Alès, épinglé par L214

Trois amendes de 750 euros ont été requises lundi devant le tribunal de police d'Alès contre le directeur de l'abattoir de la ville gardoise, poursuivi après la diffusion d'une vidéo de l'association L214 ayant eu un retentissement national en octobre 2015.

"+La montagne a accouché d'une souris+: c'est possible mais c'est le droit", a souligné le procureur de la République d'Alès François Schneider, en reprenant l'une des critiques acerbes des avocats des associations de défense des animaux qui se sont portées parties civiles.

Le procureur a assuré que seules trois infractions sur les 175 relevées au cours de l'enquête avaient pu être poursuivies en raison notamment du fait que les vidéos n'avaient pu être datées et que la prescription s'appliquait alors à la plupart des infractions, notamment pour les maltraitances et actes de cruauté.

“Aujourd'hui cela tient carrément du miracle qu'une audience se tienne avec ces trois contraventions de quatrième classe”, pour "des infractions qui ont perduré jusqu'au dépôt de plainte", a-t-il souligné. M. Schneider a requis “le maximum prévu” dans ce cadre contre Jack Pagès, directeur de l'abattoir pour des pièges équin et bovin inadaptés et une absence de protection visuelle pour les ovins en attente d'abattage.

Auparavant, M. Pagès, carrure solide et ton assuré, ancien boucher abatteur, et directeur de l'abattoir municipal depuis 1997 avait nié à la barre les trois infractions, estimant que les installations étaient conformes.

Pour sa part, Me Caroline Lanty, pour l'association L214 a dénoncé dans sa plaidoirie "la cure d'amaigrissement spectaculaire” de la procédure, estimant que huit personnes auraient pu être poursuivies pour 175 infractions. Sur les contraventions reprochées, elle a insisté sur le fait que la non-conformité des installations avaient provoqué “des souffrances inutiles” aux animaux abattus de cette manière.

Pour l'Alliance anticorrida, Me Lionel Marzials a parlé “d'images d'une violence absolue” avec “des animaux découpés vivants” dans “des états de souffrance extrêmement conséquents”.

C'est avec ces images clandestines dans l'abattoir municipal d'Alès qu'avait débuté la dénonciation d'une série de scandales sur les pratiques d'abattage en France.

Pour la défense du directeur de l'abattoir, Me Isabelle Mimran a demandé la relaxe sur les trois infractions, estimant notamment que les vidéos n'avaient “jamais pu être datées” et n'avaient jamais “fait l'objet d'expertise”. “On n'a pas de garantie de la sincérité des images qui sont présentées”, a-t-elle estimé. “Quand ces vidéos ont été diffusées ça a été un choc national... il y a des séquelles économiques très importantes”, a-t-elle souligné, mais il n'existe selon elle pas de “preuves matérielles” des infractions.

“On est en permanence sous contrôle des services de l'Etat, on ne fait pas n'importe quoi”, a conclu le directeur de l'abattoir, avant que la présidente ne mette sa décision en délibéré au 8 avril.

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