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UE: l'ex-commissaire Barroso soupçonné de lobbying pour Goldman Sachs à Bruxelles

Des ONG ont accusé mardi l'ex-président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, d'avoir brisé sa promesse de ne pas faire de lobbying pour son employeur Goldman Sachs en rencontrant à Bruxelles un vice-président de l'actuel exécutif européen.

"M. Barroso n'a pas tenu son engagement de ne pas exercer de lobbying au nom de Goldman Sachs", estime Alter-EU, une coalition d'ONG spécialisées dans la lutte anti-corruption, dans une lettre ouverte au secrétaire général de la Commission, Alexander Italianer.

L'embauche en 2016 du Portugais par la banque américaine, après dix ans à la tête de la Commission (2004-2014), avait suscité une vive polémique, mais le comité d'éthique de l'exécutif européen, tout en désapprouvant son choix, avait conclu qu'il n'avait pas violé les règles en vigueur.

"L'engagement de M. Barroso de ne pas exercer de lobbying au nom de Goldman Sachs répond au devoir d'intégrité et de discrétion imposés par le traité", avait relevé ce comité en octobre 2016.

"Je n'ai pas été engagé pour faire du lobbying pour le compte de Goldman Sachs et je n'en ai pas l'intention", avait en effet écrit l'intéressé dans un courrier au président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker.

Alter-EU estime cependant que la rencontre le 25 octobre 2017 dans un hôtel de Bruxelles de M. Barroso avec le Finlandais Jyrki Katainen, qui fait partie de la frange la plus libérale de la Commission, constitue une activité de lobbying et que le cas de M. Barroso doit à nouveau être examiné par le comité d'éthique.

"L'organisme devrait cette fois-ci mener une enquête plus approfondie sur le rôle de M. Barroso auprès de Goldman Sachs et évaluer si l'ancien président a induit le président Juncker en erreur", écrivent les ONG.

M. Katainen a de son côté confirmé dans une lettre la tenue de cette rencontre, essentiellement consacrée à "des questions de défense et de commerce", en tête-à-tête et sans aucune prise de note.

"Vingt-quatre heures après ce rendez-vous, le vice-président Katainen a publié cette rencontre (dans le registre de transparence de l'UE, ndlr) selon la procédure", a réagi le porte-parole de la Commission, Margaritis Schinas, lors du point presse quotidien.

Il a "suivi religieusement les paramètres de légalité qui s'appliquent", a ajouté M. Schinas, sans faire d'autre commentaire.

"Depuis le début de son mandat, (M. Barroso) s'est refusé à représenter l'entreprise dans le cadre de tout interaction avec des fonctionnaires ou des représentants officiels de l'UE", a réagi Goldman Sachs dans un communiqué.

Les rencontres comme celle avec M. Katainen le sont "à titre personnel", a ajouté la banque d'investissement.

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