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Un nouveau géant mondial de la TV va naître avec l'achat d'Endemol Shine par Banijay

La série "Black Mirror" et de multiples programmes de téléréalité d'un côté, les émissions de Cyril Hanouna et "Koh-Lanta" de l'autre: un géant mondial de la télévision doit naître avec l'achat du néerlandais Endemol Shine, gros mais endetté, par l'ambitieux français Banijay.

Banijay, créé et présidé par le producteur Stéphane Courbit, "a conclu un accord définitif pour acquérir 100% du capital d'Endemol Shine" auprès notamment de l'américain Disney, ont annoncé samedi les deux groupes dans un communiqué commun.

Aucun montant n'a été donné mais, selon une source proche du dossier, le rachat est "de l'ordre de deux milliards d'euros".

C'est une opération comme il n'y en a pas eu depuis plusieurs années dans l'univers mondial de la télévision: Endemol Shine, acteur emblématique de la télé réalité à l'origine voici une vingtaine d'années de "Loft Story", est au coude-à-coude avec le britannique ITV pour la première place du secteur.

Ce rachat par Banijay, quatrième acteur du secteur, devrait donc créer le leader mondial. Il va, en tout état de cause, former un groupe qui dégagera un chiffre d'affaires d'environ trois milliards d'euros et tripler ainsi les revenus du français.

Au-delà des chiffres, c'est l'ampleur du futur catalogue qui donne une idée de la force de frappe du futur groupe, dont la naissance reste suspendue à l'accord des régulateurs.

Endemol Shine garde une présence forte dans la télé réalité et les jeux - il est ainsi derrière la compétition culinaire de "MasterChef" -, mais détient aussi des séries à succès comme "Black Mirror".

Même amplitude pour Banijay: ses programmes vont des talk-shows de Cyril Hanouna, en premier lieu "Touche pas à mon poste", au jeu d'aventure "Koh-Lanta" et aux séries comme "Versailles".

- Pari sans précédent -

L'opération n'est pas une surprise: elle conclut des mois, voire des années de spéculation alors qu'Endemol Shine cherchait à se vendre.

Après le renoncement voici un an d'ITV à acquérir le néerlandais, Banijay, qui ne cachait pas son intérêt, était le principal candidat au rachat.

Les deux groupes ont, d'ailleurs, des liens historiques puisque M. Courbit a longtemps travaillé chez le néerlandais dont il dirigeait la filiale française dans les années 2000.

"C'est une opération stratégique et industrielle évidente", a jugé la source proche du dossier. "Après, il y a un gros problème de dette, donc il va falloir que la machine soit très rentable."

Sur les quelque deux milliards d'euros que représente l'opération, l'essentiel consiste en effet à reprendre la dette d'Endemol Shine, qui est d'environ 1,6 milliard.

C'est un pari sans précédent pour Banijay qui, depuis sa création en 2008, a mené un développement à marche forcée en multipliant les acquisitions.

Pour le français, dont le géant Vivendi est actionnaire minoritaire derrière une holding contrôlée par M. Courbit, la précédente opération de taille remontait à 2016. Banijay avait alors fusionné avec l'italien Zodiac: c'est ainsi qu'il avait acquis "Versailles" et "Koh-Lanta".

"Ce qu'on veut, c'est se renforcer territoire par territoire pour avoir la pole position", prévenait voici un an le groupe auprès de l'AFP, par la voix de son dirigeant en France, François de Brugada.

"Ça ne nous intéresse pas d'être le dixième du marché, on va essayer d'être en position de numéro un", insistait-il.

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