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Un peu de douceur dans la crise des fraises australiennes sabotées

La crise des fraises australiennes piégées à l'aiguille à coudre a provoqué une épidémie de canulars sur les réseaux sociaux. Mais les Facebook et autres Twitter contribuent aussi à une reprise de la demande et certains maraîchers peinent à suivre.

Pendant près de deux semaines, les informations sur la découverte d'aiguilles et d'épingles dans les barquettes de fraises à travers l'Australie ont semé la psychose, avec des producteurs en détresse et des consommateurs en panique.

Les policiers sont quant à eux bredouilles, peinant à démêler le vrai du faux dans un déferlement de mauvaises blagues.

Mais aujourd'hui, il semblerait que les Australiens en aient assez et aient décidé de tourner la page.

Les grossistes annoncent la reprise des ventes, grâce en partie à des campagnes lancées sur les réseaux sociaux pour encourager les gens à confectionner un pavlova aux fraises (gâteau à base de meringue). Le hashtag #Smashastrawb les incite aussi à écraser les fruits comme ils le feraient avec un avocat.

"Ca va mieux", a déclaré Jim Ripepi, qui travaille pour les Distributeurs de fraises australiennes, une entreprise familiale de cultivateurs et de grossistes.

"Le soutien de l'opinion est vraiment impressionnant. Les ventes repartent à la hausse. Il y a un début de pénurie", dit-il à l'AFP. "Cette semaine, j'ai écoulé chaque jour toute ma production".

Les supermarchés commencent à faire état d'une tendance similaire et ont même du mal à satisfaire l'appétit des consommateurs pour les fraises car bon nombre de leurs fournisseurs habituels ont cessé de produire face à la crise.

- Mobile mystérieux -

Le secteur remonte la pente même si pour certains maraîchers, il est peut-être trop tard.

Tout a commencé voici près de deux semaines lorsque des aiguilles ont été retrouvées dans des fraises vendues sous deux marques différentes dans l'Etat du Queensland, dans le nord-est de l'immense île-continent.

Les auteurs de cet acte de malveillance demeurent inconnus, de même que l'étendue du problème.

La police du Queensland se bornant à dire que l'enquête continue, l'opinion en est réduite à spéculer sur l'état de progression des investigations ou sur les mobiles des coupables. S'agit-il d'un employé ou d'un concurrent mécontent?

Le gouvernement australien a demandé aux enquêteurs d'éviter de préciser le nombre d'aiguilles et d'épingles réellement découvertes dans des fruits, y compris des bananes, des pommes et des mangues.

Sur la centaine de cas recensés par la police, une vaste majorité semblent relever du canular.

Deux enfants ont été entendus par la police qui leur a donné un avertissement. D'après les médias, un père de famille d'Adélaïde, dans le sud de l'Australie, a été inculpé pour avoir menti à la police en lui racontant que sa fille avait mangé des fruits piégés.

Des gouvernements de plusieurs Etats australiens ont proposé des récompenses à toute personne susceptible de fournir des informations sur les coupables.

- Paniers repas -

Pendant toute la durée de la crise, le gouvernement fédéral du nouveau Premier ministre conservateur Scott Morrison a tenté de démontrer qu'il contrôlait la situation, se servant de sa majorité au Parlement pour durcir les peines encourues par les auteurs de ce scandale alimentaire.

"Le gagne-pain" des cultivateurs de fraises "était menacé", a expliqué lundi M. Morrison, saluant la réponse parlementaire à la crise. "On avait des mamans et des papas inquiets de ce qu'ils mettaient dans les paniers repas de leurs enfants. On a su agir rapidement et faire adopter (la loi) en 36 heures environ".

Dernier épisode en date, des aiguilles ont été retrouvées dans des fraises australiennes vendues en Nouvelle-Zélande, où les autorités ont décrété que chaque barquette devait être passée au crible.

Les producteurs néo-zélandais Strawberry Growers NZ ont expliqué qu'aucun problème n'avait été signalé avec les fraises du cru.

"Notre secteur est bien sûr préoccupé mais c'est un problème de fraises australiennes", a déclaré leur directeur général Michael Ahern.

Les autorités ignorent si les fraises ont été sabotées avant ou après leur entrée en Nouvelle-Zélande. Mais le ministre néo-zélandais de l'Agriculture, Damien O'Connor n'a pas exclu avoir affaire à du mimétisme.

"C'est le genre de possibilité tordue et sordide qui peut survenir quand ces situations sont médiatisées", a-t-il déclaré sur Radio New Zealand.

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