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Cet expert dévoile les secrets d'une écologie d'avenir, "agréable à pratiquer, sexy et intéressante"

Alix Battard recevait l'expert en neurosciences, Idriss Aberkane dans le RTLinfo 13h. Il parle de son livre: "L'âge de la connaissance, traité d'écologie positive". Après les élections communales qui ont vu Ecolo et Groen marquer des points, il est temps de parler d'écologie positive.

Au lendemain d’une élection qui a vu le parti écologiste performer, c’est intéressant de jeter un coup d’œil au livre d’Idriss Aberkane: "L’âge de la connaissance, traité d’écologie positive". Ce vote est le résultat d’un réveil citoyen. Pourtant, encore beaucoup d’hommes et de femmes politiques ont le sentiment qu’il faut choisir entre nature et écologie, ou emploi et économie, que les deux sont incompatibles. Or ce livre du chercheur et expert en neurosciences français nous dit le contraire. Il expliquait à Alix Battard qu’il s’agit justement là du plus gros problème de l’écologie. "Il y a plein de solutions qui existent. Par exemple, j’ai appris juste là dans l’aéroport en arrivant qu’une société suisse faisait des semelles de chaussures à partir de chewing-gum récupérés dans les villes, même à ça on a des solutions. Le VRAI problème c’est qu’en politique on oppose « économie » et « écologie ». Donc on se dit : la nature, si on parle d’elle, on n’aura pas les emplois, et les emplois, si on parle d’eux, on ne parlera pas de la nature. Tant qu’on opposera les deux, on ne fera pas de progrès en matière écologique."

Alors, comment réconcilier les deux ? Comment montrer que la nature peut être vectrice de croissance économique ? La réponse d’Idriss Aberkane est simple: "La nature est le meilleur modèle de productivité déjà". Il cite notamment le professeur Gunter Paili, anversois, qui a consacré trente années de sa vie à démontrer que ce n’était pas à la nature de produire comme nos usines, mais bien à nos usines de produire comme la nature, avec les performances énergétiques, avec du zéro déchet. "Dans la nature, il n’y a pas de déchet. Quand les feuilles des arbres tombent, on n’organise pas de système de ramassage et on ne subventionne pas les vers de terre. Et bien de la même façon, on pourrait faire des écosystèmes industriels, ça a été fait au Danemark, ça a été fait en Nouvelle-Zélande, ça a été fait aux Canaries. Ça commence à être fait en Belgique pour avoir par exemple du zéro déchet et augmenter l’emploi. Pas préserver l’emploi, augmenter l’emploi, créer encore plus d’emplois."

Des déchets qui deviennent des ressources

C’est de l’écologie positive en opposition avec l’écologie punitive. "C’est le « on va tous mourir, arrêter de prendre l’avion, arrêter de faire des enfants, vous êtes responsable du mal sur terre », ajoute-t-il. Je milite pour une écologie positive qui soit agréable à pratiquer, sexy, intéressante pour utiliser des mots à la mode. L’intérêt dans l’écologie, c’est vraiment de montrer qu’elle est attrayante. Ce n’est pas une punition l’écologie. On peut produire plus, on peut même s’enrichir en faisant de l’écologie. Des gens qui prennent un déchet, c’est-à-dire quelque chose dont personne ne veut, et qui en font une ressource, c’est-à-dire quelque chose dont beaucoup de gens veulent, et bien ces gens-là créent des richesses et en même temps résolvent les déchets."

À l’heure actuelle, l’importance réside dans la compréhension de la part de classe politique que la nature doit être utilisée comme source de connaissance. Selon l’expert en neurosciences, il y a une guerre qu’il appelle la guerre des "verts contre les gris". Les verts qui représentent les partisans dans la nature, et les gris qui représentent les partisans de l’emploi et de la croissance. "Il y a une tranchée entre les deux". La nature est perçue comme l’opposé de la croissance. Pourtant, Idriss Aberkane précise qu’il voit un changement: "J’ai vu beaucoup de partis politiques qui commencent à comprendre ça. En général, c’est plutôt en Europe et en Asie que je l’ai vu. Par exemple, les Chinois sont conscients qu’ils ont un choc frontal qui les attend. S’ils ne font pas 7% de croissance du produit intérieur brut, ils sont morts politiquement. En même temps, s’ils continuent à avoir tout le monde avec un masque dans les grandes villes, ils sont morts politiquement aussi. Donc s’ils ne trouvent pas une troisième voie où, à la fois on a de la croissance économique et en même temps moins de pollution, ils savent qu’ils vont perdre le pouvoir."

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