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Une Journée des femmes pour l'égalité au travail et contre les violences conjugales

Plus d'un an après l'onde de choc "MeToo", et quelques semaines après la nouvelle déflagration "Ligue du LOL", la 42e Journée internationale des droits des femmes, vendredi, sera placée sous le signe de la lutte pour l'égalité au travail, mais aussi contre les violences conjugales.

Des milliers de personnes - femmes et hommes - sont invitées à manifester et/ou à débrayer vendredi à partir de 15h40, heure théorique à partir de laquelle les femmes travaillent "gratuitement", si l'on considère qu'elles sont payées en moyenne 26% de moins que les hommes.

A Paris (place de la République), mais aussi Toulouse, Lyon, Marseille ou de nombreuses autres villes, les manifestants sont invités à se rassembler à l'heure fatidique, munis d'un foulard violet.

Cette mobilisation intervient quelques semaines après la révélation de l'affaire de la "Ligue du LOL", ces journalistes et communicants qui harcelaient sur internet principalement des jeunes femmes.

Ce dossier a secoué le paysage médiatique français et déclenché des dénonciations en chaîne du sexisme encore souvent bien ancré dans les rédactions. Il a débouché ces derniers jours sur le licenciement de quatre journalistes - deux à Libération et deux aux Inrocks.

Concernant l'égalité salariale, les grandes entreprises françaises ont commencé la semaine dernière, en application d'une nouvelle loi, à publier leur "index de l'égalité hommes-femmes", une note sur 100 points visant à réduire les inégalités, et notamment les écarts de rémunération (qui comptent pour 40 points).

Environ 800 entreprises, sur les 1.400 concernées, l'ont fait, selon un pointage communiqué mardi par la ministre du Travail, Muriel Pénicaud.

Ce nouveau thermomètre, accompagné de pénalités financières, déçoit toutefois de nombreux militants. Sept organisations syndicales ont interpellé mardi le gouvernement et le patronat, estimant que, par son mode de calcul, cette note "masque une partie des écarts" de rémunérations.

- Déjà 30 femmes tuées cette année -

Selon un récent sondage Kantar réalisé pour la "Fondation des femmes", 33% des Français considèrent que s'attaquer aux inégalités salariales est prioritaire pour faire progresser l'égalité des sexes.

Mais plus encore, 55% mettent en avant la question des violences sexistes.

Tous les trois jours en France, une femme meurt sous les coups de son conjoint ou ex-conjoint. Depuis le 1er janvier, le bilan atteint déjà 30 victimes, a déploré mardi devant les députés la secrétaire d'Etat chargée de l'égalité femmes/hommes, Marlène Schiappa.

La dernière victime en date est une femme de 34 ans, tuée à dimanche à l'Ile-Rousse, en Corse, par son ex-compagnon, alors même qu'elle avait porté plainte à deux reprises pour violences.

Rappelant que la France est "championne du monde de l'égalité femmes-hommes" - si l'on en croit un récent classement de la Banque mondiale sur la manière dont les législations nationales garantissent l'égalité des sexes - Mme Schiappa a cependant souligné que "ces féminicides sont une véritable honte pour tout notre pays".

La secrétaire d'Etat a fait adopter l'an dernier une loi contre les violences sexuelles et sexistes, qui permet notamment la pénalisation des "outrages sexistes". Depuis son entrée en vigueur, elle a donné lieu à 332 amendes, selon un bilan communiqué mercredi.

Le président Emmanuel Macron remettra vendredi un premier "Prix Simone Veil de la République française", qu'il a créé pour récompenser "des actions partout dans le monde en faveur des droits des femmes", a annoncé Marlène Schiappa.

Quant à l'association "Osez le féminisme!", elle lance vendredi une campagne de mobilisation contre le sexisme dans les soins de santé. Selon ces militantes, les douleurs des femmes sont trop souvent minimisées, et leurs symptômes pas assez pris au sérieux par les médecins.

Samedi, la mobilisation se poursuivra avec un "acte 17" des manifestations des "gilets jaunes" consacré aux droits des femmes - elles marcheront en tête du cortège à Paris. S'y adjoindront des manifestantes en "gilets roses", c'est-à-dire des assistantes maternelles - une profession très majoritairement féminine - inquiètes d'une éventuelle réforme de leur système d'assurance chômage.

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