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Des centaines de Parisiens rassemblés à Paris pour "sauver les berges" de Seine

Au cri de ralliement "Sauvons les berges", des centaines de personnes -- 800 selon la police, 2.000 selon les organisateurs -- se sont rassemblées samedi pour défendre la piétonnisation de la berge rive droite au coeur de Paris, un "site emblématique" pour la maire Anne Hidalgo de la lutte contre la pollution de l'air.

"Les berges sont à nous", a lancé Olivier Blond, à la tête du collectif d'une dizaine d'associations qui ont appelé au rassemblement sur les quais piétons, le long de la Seine, en s'adressant aux piétons, cyclistes et familles réunies sous un beau soleil printanier dans une ambiance de fête.

La maire PS de Paris, venue "soutenir cette action citoyenne" au milieu des élus de sa majorité municipale (PS, PCF, Ecologistes) parés de leurs écharpes, a salué devant la foule "un site emblématique", rappelant que Paris avait "donné son nom à l'accord sur le climat".

"Nous sommes là pour que nos enfants respirent un air de qualité", a-t-elle lancé, "nous sommes dans le sens de l'Histoire, c'est nous qui portons l'avenir", a-t-elle ajouté en assurant que cette mobilisation était "suivie par tous les maires du monde qui mènent les mêmes combats que nous".

"C'est un combat pacifique", a-t-elle encore dit mais "ce n'est pas l'urgence, ce ne sont pas les polémiques qui vont nous faire reculer sur le temps long que les politiques doivent intégrer".

Corinne Lepage, ancienne ministre de l'Environnement sous le gouvernement Juppé et auteur d'une loi sur l'Air, a estimé qu'il fallait "beaucoup de courage pour s'attaquer à la pollution de l'air et nous devons beaucoup à Anne Hidalgo qui a affronté des tempêtes".

"Il y a des oppositions et on peut le comprendre, mais nous sommes aujourd'hui face à deux priorités, la question de la santé et du changement climatique qui se négocie encore moins", a ajouté Mme Lepage en notant que "le droit de l'environnement n'est pas parfaitement adapté".

- "Abandonner sa voiture" -

Des élus du Val-De-Marne et de Seine-Saint-Denis comme son président Stéphane Troussel (PS) étaient présents, ainsi que le candidat à la direction du PS Luc Carvounas (Val-de-Marne).

Au milieu des vélos et des banderoles, un immense ballon proclame "Changeons d'air".

Yann Gourvennec, chef d'entreprise venu à vélo, était là parce qu'il "utilise tous les jours les quais pour aller au travail".

"La plupart des voitures qui passaient sur les berges, c’était des gens qui n’habitent pas Paris", affirme pour sa part Stéphane Ludwig, un enseignant d'une trentaine d'années, jugeant "inadmissible que (les non-Parisiens) se mobilisent pour nous polluer".

Sa petite fille à la main, Elvire estime que "c'est une très bonne idée de garder les berges aux piétons". "Je suis souvent près du boulevard Saint-Germain, c'est vrai que c'est plus bouché que d'habitude mais c'est une étape nécessaire pour que tout le monde prenne l'habitude d'abandonner sa voiture".

Eve, productrice, passe là par hasard mais, opposée à la piétonnisation, dénonce une "décision autoritaire" de la mairie, et peste contre les transports en commun "vétustes" qu'elle utilise quotidiennement.

Une quinzaine de personnes ont manifesté à l'écart, derrière une banderole proclamant "Luttez contre la pollution. Sauvez nos RER d'abord", en dénonçant la "décision autoritaire" de fermer les berges et le "mépris de Paris pour sa banlieue", selon l'association La Vignette du Respect.

Cette piétonnisation, au coeur d'une polémique entre Paris et banlieue, élus de droite et de gauche, a été annulée le mois dernier par le tribunal administratif. Mme Hidalgo a repris un arrêté cette semaine de fermeture à la circulation, sur 3,3 km de la voie Georges-Pompidou, du quai bas de l'entrée du tunnel des Tuileries (Ier arrondissement) à la sortie du tunnel Henri-IV (IVe).

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