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Volley: Ngapeth, une année à la conquête de la Russie pour s'imposer à Kazan

Après cinq années passées à Modène, Earvin Ngapeth a troqué la douceur de l'Emilie-Romagne pour la neige du Tatarstan, avec le défi de s'imposer cette saison à Kazan dans un Championnat russe de volley tellement différent de la SuperLega italienne.

Samedi, à la Max-Schmeling Halle de Berlin vers 19h00, Earvin Ngapeth disputera sa deuxième finale de C1, six ans après la défaite contre les Russes de Novossibrisk, au tie-break et sous le maillot des Italiens de Cuneo.

A 28 ans, il est devenu entre temps l'un des joueurs les plus convoités de la planète volley, évoluant à Modène, qui fait partie du top 4 italien avec Civitanova, Pérouse et Trentino, de janvier 2014 à août 2018.

Et c'est en Russie, sur les bords de la Volga à Kazan, le meilleur club au monde (quadruple tenant de la C1), qu'il a déposé ses valises à l'automne 2018, pour franchir un cap dans sa carrière et enfin soulever la Ligue des champions.

"J'avais besoin de risques, de sortir de mon cocon. A Modène, c'est la maison. Je suis à Modène comme je suis à Poitiers, là où j'ai grandi. Je me sentais protégé et je ne me sentais plus en difficulté", explique à l'AFP Earvin Ngapeth.

Sa première expérience de quelques mois en Russie à Kemerovo à l'automne 2013, l'a forcément aidé à s'acclimater au climat rude du Tatarstan.

- Plus physique -

Ainsi, le choc thermique, des températures estivales caniculaires et étouffantes de Modène au gel une bonne partie de l'année à Kazan, n'a pas été le changement le plus radical à gérer.

"En venant ici, je pensais que le plus dur allait être l'extra sportif, la vie quotidienne en Russie. Et en fin de compte, ça a été le contraire, ça a été de m'adapter au jeu russe, aux méthodes de travail", souligne-t-il.

Dans un Championnat de Russie plus physique mais moins dense et homogène que son équivalent italien, le natif de Saint-Raphaël a mis trois gros mois à s'adapter à ces nouvelles conditions et trouver sa place.

"Ici le mot d'ordre c'est le physique. Tout le monde est grand, tout le monde saute haut. Si on est un peu moins bien physiquement, ça se voit tout de suite", remarque Ngapeth.

La présence sur le banc de l'entraîneur Vladimir Alekno, qui parle français et qui a fait les beaux jours de Tours de 1996 à 2004 (entraîneur à partir de 1999), et de son fils Loran, a facilité son intégration et réduit cette inévitable période d'adaptation.

- Remplacer Wilfredo Leon -

"Il connait mon style de jeu, celui des Français, la manière de penser et de réfléchir au niveau du volley. Ca m'a pas mal aidé", estime Ngapeth, qui ne s'est pas encore mis au russe.

"Le plus dur ici, c'est la solitude. On est souvent à la maison seul quand il n'y a pas la famille", note-t-il. "Mais une fois que l'on a trouvé le rythme et que tout est réglé pour les visas pour la famille, en fin de compte ça allait."

A Kazan, Ngapeth est arrivé pour essayer de faire oublier le meilleur joueur du monde, Wilfredo Leon, Cubain naturalisé polonais qui a rejoint l'Italie et Pérouse cette saison.

"Forcément, il y a de la pression parce que je suis le seul joueur qui a été changé dans l'équipe qui a tout gagné ces quatre dernières années. Si ça ne gagne pas, je vais être montré du doigt, mais je le sais et je me suis préparé pour ça", souligne le Français.

La première manche entre les deux joueurs les plus médiatiques du volley international, en demies de la C1, a tourné à l'avantage de Ngapeth, qui s'est illustré au match aller par un sauvetage dont il a le secret, et qui lui a coûté trois points de suture après avoir percuté un panneau publicitaire.

La revanche interviendra en Pologne en août (du 9 au 11) avec l'équipe de France, qui tentera d'aller chercher l'exploit chez les doubles champions du monde en titre pour se qualifier pour les Jeux olympiques de Tokyo en 2020, avant une éventuelle belle au Championnat d'Europe en septembre (12-29), en France.

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