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Wall Street chute à l'ouverture, entraînée par les tensions sino-américaines

La Bourse de New York évoluait nettement dans le rouge lundi, toujours lestée par le conflit commercial entre les Etats Unis et la Chine et la dégringolade de la devise chinoise.

Son indice vedette, le Dow Jones Industrial Average se repliait de 1,91% à 25.978,41 points aux alentours de 14H30 GMT.

Le Nasdaq, à forte coloration technologique, lâchait 2,66% à 7.791,00 points, et l'indice élargi S&P 500 perdait 1,99% à 2.873,73 points.

Wall Street avait déjà terminé en baisse vendredi, au terme d'une semaine marquée par la montée des tensions entre Pékin et Washington. Le Nasdaq et le S&P 500 avait encaissé leur pire repli hebdomadaire de l'année.

La Bourse new-yorkaise continuait lundi de pâtir de la guerre commerciale sino-américaine, le dernier épisode étant la chute du yuan, la devise chinoise, qui a passé la barre des 7 yuans pour un dollar pour la première fois depuis 2008.

"Ce recul témoigne du fait qu'un accord commercial au cours du prochain trimestre n'est sans doute pas à l'odre du jour. Cela prouve que les deux parties sont vraiment éloignées", a estimé Jack Ablin de Cresset Wealth Advisors.

Vers 14H35 GMT, le yuan onshore évoluait à 7,0520 yuans pour un dollar, son plus bas niveau en 11 ans, tandis que le yuan offshore, plus libre, a atteint en début d'échanges asiatiques 7,1114 yuans pour un dollar, pour la première fois depuis 2010.

L'affaiblissement d'une monnaie a tendance à générer une fuite de capitaux, ce qui serait potentiellement néfaste pour la croissance de la deuxième économie mondiale.

Donald Trump a, sans surprise, réagi en dénonçant sur Twitter une "manipulation de la monnaie". "Cette violation majeure affaiblira considérablement la Chine avec le temps", a-t-il ajouté.

Le président américain s'en est également pris à la Réserve fédérale américaine (Fed), qu'il accuse d'avoir été trop timorée en diminuant ses taux directeurs d'un quart de point de pourcentage (0,25%) la semaine dernière, une baisse qu'il juge insuffisante pour stimuler l'économie américaine.

- Taux au plus bas depuis 2016 -

Signe de l'intérêt accru des investisseurs pour des actifs jugés plus sûrs comme les bons du Trésor américains, le taux d'intérêt sur la dette américaine à 10 ans reculait fortement aux alentours de 14H30 GMT à 1,7582%, à son plus bas niveau depuis 2016.

"Après des résultats trimestriels encourageants publiés par les entreprises en juillet, le marché des actions a commencé le mois d'août du mauvais pied à cause du ton jugé trop peu accommodant de la Fed sur sa politique monétaire à venir et de la fin de la trêve commerciale avec la Chine", a souligné Sam Stovall de CFRA.

"Le rouge devrait continuer de dominer (le marché) à court-terme à cause de la décision de la Chine de dévaluer sa devise la nuit dernière", a poursuivi l'expert.

Parmi les valeurs, les actions de Caterpillar (-1,6%) ou Deere (-1,35%), généralement considérées comme des jauges du commerce mondial, ont pâti de la nouvelle escalade entre Pékin et Washington.

Certains grands groupes de distribution s'approvisionnant largement en Chine étaient aussi durement affectés. Le fabricant de jouets Mattel lâchait 5,9%, la chaîne de grands magasins Macy's perdait 5,8% et le géant informatique Apple reculait de 3,9%.

Par ailleurs, la holding du milliardaire Warren Buffett, Berkshire Hathaway, cédait 1,5% après avoir fait part de résultats inférieurs aux attentes en raison notamment d'un accès de faiblesse dans les activités d'assurances. Le groupe, toujours à la recherche d'une grosse acquisition, a aussi indiqué que le montant de ses liquidités avait grimpé à 122 milliards de dollars.

  1. Nasdaq

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