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Wall Street en dents de scie après un rapport contrasté sur l'emploi

La Bourse de New York hésitait sur la direction à suivre en début de séance vendredi, restant prudente après un rapport en demi-teinte sur l'emploi américain qui a accentué la récente hausse des taux d'intérêt.

Vers 14H20 GMT, l'indice vedette de la place new-yorkaise, le Dow Jones Industrial Average, perdait 0,14% à 26.589,85 points après avoir débuté la séance dans le vert.

Le Nasdaq, à forte coloration technologique, reculait de 0,30% à 7.855,58 points après avoir oscillé entre pertes et gains depuis l'ouverture.

L'indice élargi S&P 500 cédait 0,03% à 2.900,83 points.

Wall Street s'était nettement repliée jeudi, déstabilisée par la forte et soudaine montée des taux d'emprunt sur le marché obligataire: le Dow Jones avait perdu 0,75% et le Nasdaq 1,81%.

Vendredi, "les acteurs du marché doivent prendre en compte de nombreuses considérations macroéconomiques, ce qui crée une tendance mitigée sur les marchés", a estimé Patrick O'Hare de Briefing.

Toujours très observés, les chiffres mensuels du département du Travail sur l'emploi aux Etats-Unis diffusés avant la séance étaient contrastés.

Le taux de chômage est tombé à 3,7% en septembre, son plus bas niveau en 48 ans. Mais les créations d'emplois se sont inscrites en net recul, en raison notamment de l'impact de l'ouragan Florence qui a frappé la côte est des Etats-Unis.

Sur un an, la croissance des salaires a légèrement ralenti, à 2,8%, contre 2,9% annoncés le mois précédent.

- Nouvelle frasque d'Elon Musk -

Le déficit commercial américain s'est de son côté une nouvelle fois fortement creusé en août (+6,4%) sous l'effet d'un "déficit record" avec la Chine et le Mexique.

Après la diffusion de ces indicateurs, le taux d'emprunt sur la dette à 10 ans des États-Unis, qui a déjà fortement grimpé depuis le début de la semaine, continuait sur sa lancée: il évoluait vers 14H20 GMT à 3,211% après être monté jusqu'à 3,234%, son plus haut niveau depuis 2011.

"Les taux montent pour une bonne raison, la solidité de la croissance américaine qui incite la Réserve fédérale à relever ses propres taux", a rappelé Kate Warne de la société de gestion d'actifs Edward Jones. "Mais on ne s'attendait pas à ce qu'ils montent aussi franchement et aussi vite (sur le marché obligataire)", a-t-elle ajouté.

La modération de la croissance des salaires en septembre a toutefois pu rassurer un peu les investisseurs.

"On craignait que si les salaires s'accélèrent trop vite, cela incite la Fed à agir plus rapidement (que prévu jusque là) pour contenir l'inflation", a souligné Mme Warne. L'institution prévoit pour l'instant de remonter ses taux une fois d'ici la fin de l'année, et deux à trois fois en 2019.

Or les courtiers de Wall Street, qui ont largement profité ces dernières années de l'argent peu cher de la Banque centrale américaine, redoutent de voir les taux remonter trop rapidement.

Sur le front des valeurs, le fabricant de voitures électriques Tesla reculait de 4,68%. Quelques jours seulement après avoir trouvé un accord avec le gendarme boursier américain, la SEC, pour éviter des poursuites judiciaires pour "fraude", son patron Elon Musk s'est moqué publiquement de l'institution dans un tweet jeudi.

La chaîne de supermarchés en gros Costco cédait 3,09% après avoir fait part d'un bénéfice trimestriel conforme aux attentes et avoir prévenu d'un problème de contrôle interne.

Facebook, qui fait face à la colère de certains salariés furieux de la présence d'un haut responsable du groupe à l'audition de Brett Kavanaugh la semaine dernière, vue comme une marque de soutien au candidat controversé de Donald Trump à la Cour suprême, gagnait 0,71%.

Nike (+0,79%) et Electronic Arts (+0,62%), deux sociétés qui sponsorisent Cristiano Ronaldo, étaient surveillées alors que la star du football fait face à une accusation de viol aux Etats-Unis.

  1. NYSE

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