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Walmart: les ventes en ligne ralentissent, Wall Street s'affole

Le géant américain de la distribution Walmart a déçu Wall Street mardi en faisant état d'une forte baisse de son bénéfice trimestriel et surtout d'un net ralentissement de ses ventes en ligne au moment de la saison des fêtes.

L'action de ce poids lourd de la Bourse de New York a dégringolé de 10,18% (à 94,11 dollars), sa plus forte chute depuis janvier 1988.

Le chiffre d'affaires des plateformes de commerce en ligne comme walmart.com et jet.com a certes progressé de 44% sur l'ensemble de l'exercice décalé 2017/18 clos fin janvier. Mais il n'a progressé que de 23% entre novembre et janvier, contre 50% au trimestre précédent.

Cette différence est due en partie à un effet comptable lié à l'intégration dans les comptes des résultats de jet.com, a fait valoir le groupe de l'Arkansas (sud) qui prévoit toujours une croissance de 40% du commerce en ligne pour l'année en cours.

Mais des "problèmes opérationnels" inattendus ont aussi affecté l'activité du groupe alors que débarquaient dans ses entrepôts tous les jouets, cadeaux et appareils électroniques distribués pour Noël. "On apprend comment gérer des volumes plus importants", a souligné le PDG du groupe Douglas McMillon lors d'une conférence téléphonique.

Le groupe va dans les mois qui viennent "continuer à étendre ses activités dans le commerce sur internet pour tout ce qui concerne l'alimentation et l'épicerie", a souligné M. McMillon.

Et de façon générale, le groupe "est confiant dans sa stratégie de transformation", a-t-il assuré. Il a d'ailleurs officiellement changé de nom début février, passant de Wal-Mart Stores (Magasins en français) à Walmart tout court pour mieux refléter les diverses façons de faire son shopping.

- Changements dans les magasins-

L'entreprise continue ainsi de dépenser allègrement pour tenter de rattraper son retard sur Amazon, comme elle l'a fait au cours des deux dernières années avec par exemple l'acquisition de jet.com ou de sociétés plus petites comme le site de prêt-à-porter pour hommes Bonobos.

"Walmart a encore du travail à faire pour élargir sa base de clients en ligne", remarque Neil Saunders, de GlobalData Retail.

"Il y a beaucoup de catégories de population, en particulier les plus jeunes et les professionnels, pour qui Walmart n'est pas le premier choix", explique-t-il. L'offre est importante, et les prix ou options de livraison aussi attractifs que sur d'autres sites, pourtant "ils n'associent pas Walmart avec le commerce en ligne ou par défaut ils vont sur Amazon."

Mais, indique aussi l'analyste, les résultats diffusés mardi "montrent que le plus grand groupe de distribution au monde progresse à toute allure en faisant avancer ses ventes".

L'augmentation de 4,1% du chiffre d'affaires du groupe au quatrième trimestre, à 136 milliards de dollars, est à ses yeux "impressionnante".

Le bénéfice net a dans le même temps chuté de 42,1%, à 2,18 milliards de dollars. Ajusté par action, cela revient à 1,33 dollar là où les analystes attendaient 1,37 dollar.

Les investissements effectués par le groupe pour améliorer l'accueil dans ses magasins et pour booster sa présence dans le e-commerce, représentent des changements "très positifs" mais "sont élevés et continuent de peser sur les profits", remarque Scot Ciccarelli de RBC Capital Markets.

Sur l'ensemble de l'année, le chiffre d'affaires a progressé de 3% à 500,34 milliards de dollars, au-dessus des 498,78 milliards prévus par les analystes.

Le bénéfice net du groupe a toutefois plongé de 27,7%, à 9,86 milliards de dollar. Rapporté par action et hors éléments exceptionnels, il est ressorti inférieur de 2 cents aux attentes des analystes, à 4,42 dollars.

Le groupe américain a été pénalisé par des charges liées à sa dette, à des cessions d'actifs, à la réforme fiscale aux Etats-Unis et par ses investissements dans le commerce en ligne.

  1. Nasdaq
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