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Wall Street hésite à l'ouverture, appréhende toujours le ralentissement économique

Wall Street hésitait mercredi peu après une ouverture en hausse, alors que les investisseurs demeuraient rivés au niveau des taux d'intérêt sur le marché obligataire américain, suggérant un ralentissement économique.

Vers 14H20 GMT, l'indice vedette de la Bourse de New York, le Dow Jones Industrial Average, prenait 0,13%, à 25.690,28 points.

L'indice Nasdaq, à forte coloration technologique, perdait 0,09%, à 7.684,82 points et l'indice élargi S&P 500 gagnait 0,03, à 2.819,23 points.

La Bourse de New York avait clôturé en hausse mardi dans un mouvement de rebond après deux séances difficiles, les valeurs de l'énergie et des banques tirant l'ensemble du marché: le Dow Jones avait pris 0,55% et le Nasdaq 0,71%.

"La focale demeure sur les taux d'intérêt", a affirmé mercredi Patrick O'Hare de Briefing.

Le taux d'intérêt à trois mois sur le marché obligataire américain restait mercredi près de son plus haut niveau en douze ans, à 2,448%, tandis que celui à dix ans est tombé dans la matinée à 2,351%, son plus bas depuis la fin 2017.

Le fait que le premier soit au-dessus du second, une "inversion de la courbe des taux d'intérêt" dans le vocabulaire financier, effraie les investisseurs car cette situation a précédé de quelques trimestres la quasi-totalité des récessions américaines ces dernières décennies.

- Offensive de charme -

Ce mouvement est alimenté depuis des semaines par des indicateurs économiques décevants en Europe et en Chine, et par la volonté de la banque centrale américaine (Fed) de temporiser sur ses hausses de taux d'intérêt dans un climat économique mondial fragile.

De plus, le fait que le taux d'intérêt à 10 ans recule nettement sous-entend que les investisseurs se ruent sur ces actifs réputés sûrs, échaudés par le risque que fait peser le ralentissement économique sur le marché des actions. Plus les investisseurs veulent acheter de la dette, plus le prix monte et le taux d'intérêt, qui évolue inversement au prix, recule.

Bien qu'elle n'indique pas une récession imminente de l'avis de la plupart des observateurs, l'inversion de la courbe des taux est "malsaine" selon Chris Low de FTN Financial, car elle renchérit selon lui les emprunts à court terme souscrits par les entreprises, alors que les investisseurs parient sur des taux d'intérêt bas à long terme.

Sur la signification stricto sensu de la courbe des taux, "il est possible que le marché surréagisse quant à la faiblesse de l'économie", a tempéré M. Low.

Une bonne nouvelle sur le front de l'économie américaine est au moins venue rasséréner les courtiers mercredi: le déficit commercial des Etats-Unis a fortement diminué en janvier (-14,6%) sous l'effet d'une baisse sensible des importations, en particulier en provenance de Chine, frappées par des taxes douanières punitives.

Parmi les valeurs du jour, Apple prenait 0,91% et Qualcomm perdait 2,47%.

Un tribunal de commerce aux Etats-Unis a donné raison à Apple mardi en fin de journée dans une affaire de violation de brevet face à Qualcomm, quelques heures après qu'une juge du même tribunal a recommandé une interdiction partielle des importations d'iPhone aux Etats-Unis dans une autre affaire de violation de brevet. La victoire d'Apple ne remet toutefois pas en cause la première recommandation du tribunal, les deux annonces étant distinctes.

Boeing était stable à +0,02%.

Le patron par intérim de l'agence fédérale américaine de l'aviation sera sur des charbons ardents mercredi pour justifier devant le Congrès ses relations étroites avec Boeing.

Au même moment, le géant aéronautique lancera une offensive de charme pour restaurer la confiance ébranlée par deux catastrophes aériennes qui ont fait 346 morts à quelques mois d'intervalle.

De nombreux journalistes ainsi des pilotes et des responsables de compagnies aériennes ont été convoqués mercredi à Renton, le fief du constructeur dans l'Etat de Washington (nord-ouest), pour leur présenter les modifications et les rassurer.

Fiat Chrysler prenait 2,39%.

Le constructeur automobile italo-américain est au centre de nombreuses convoitises, essentiellement françaises, avec des signes d'intérêt manifestés ces derniers jours par les groupes Renault et PSA.

  1. Nasdaq

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