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Wall Street lestée par les craintes lancinantes sur la croissance mondiale

Wall Street a clôturé en ordre dispersé vendredi à l'issue d'une séance sans élan, freinée par l'absence d'avancées dans les négociations commerciales entre Washington et Pékin et la crainte d'un ralentissement marqué de la croissance mondiale.

L'indice vedette de Wall Street, le Dow Jones Industrial Average, a cédé 0,25% pour finir à 25.106,33 points.

L'indice Nasdaq, à forte coloration technologique, s'est apprécié de 0,14% à 7.298,20 points et l'indice élargi S&P 500 a gagné 0,07% à 2.707,88 points. Mais ils se sont tous deux hissés en territoire positif en toute fin de séance après avoir passé la journée dans le rouge.

Sur la semaine, le Dow Jones s'est apprécié de 0,17%, le Nasdaq de 0,47% et le S&P 500 de 0,05%.

Portés en début de semaine par les performances de vedettes du secteur de la technologie, les indices ont été rattrapés à partir de mercredi par des résultats d'entreprises plus mitigés, par la peur de voir s'enliser les pourparlers commerciaux en cours entre la Chine et les États-Unis et par une salve d'indicateurs moroses en provenance d'Europe.

Le président des États-Unis Donald Trump a notamment assuré jeudi qu'il n'avait pas prévu de rencontrer son homologue chinois Xi Jinping avant l'échéance du 1er mars, date à laquelle les tarifs douaniers américains augmenteront en l'absence d'accord commercial avec Pékin. Et la Commission européenne a ce même jour abaissé sa prévision de croissance en zone euro en 2019.

Après le rebond observé en janvier, qui avait lui-même suivi une période de fortes turbulences fin 2018, "on en revient aux fondamentaux", a observé Maris Ogg, analyste pour Tower Bridge Advisors.

"Les résultats du jour étaient corrects sans être fantastiques et surtout le marché s'inquiète un peu des prévisions prudentes des entreprises qui reflètent le coup de mou ressenti en Europe et en Chine", a-t-elle noté.

Or, il est compliqué selon elle de déterminer ce qui va se passer au cours des prochains mois dans ces régions.

- Chantage sur Jeff Bezos -

"Si on règle les problèmes du Brexit et des tensions commerciales, on pourrait très rapidement revenir à une situation plus positive. Mais on ne sait pas si, ni quand, cela sera le cas", a justifié la spécialiste.

Dans ce contexte, "l'approche logique est de limiter les risques, d'attendre et de réduire son exposition aux secteurs dépendant le plus du cycle économique", a estimé Mme Ogg.

À ces éléments s'est ajouté vendredi le recul de l'action du géant du commerce en ligne Amazon (-1,62%), alors que son patron Jeff Bezos a accusé l'éditeur du tabloïd National Enquirer, réputé proche de Donald Trump, de tenter de le faire chanter en le menaçant de publier des clichés intimes.

"Même si cette situation relève de problèmes personnels, et non liés à son entreprise, nous comprenons qu'elle puisse faire naître, juste après l'annonce de son divorce, des questions sur l'actionnaire visionnaire et le plus important d'Amazon", a souligné Tuna Amobi, analyste pour CFRA.

Parmi les entreprises ayant dévoilé leurs résultats jeudi soir ou vendredi matin, le fabricant de jouets Hasbro a perdu 0,95% quand son concurrent Mattel s'est envolé de 23,22%.

Fabricant de l'emblématique poupée Barbie, le groupe a réduit ses pertes de moitié en 2018, récoltant les premiers fruits de sa vaste restructuration.

Le voyagiste en ligne Expedia, qui a publié des résultats trimestriels et annuels meilleurs que prévu, est monté de 2,29%.

Les chiffres trimestriels du spécialiste de produits cosmétiques Coty (+32,15%) ainsi que ceux du vendeur de chaussures de sport Skechers (+15,20%) ont été particulièrement salués.

Arconic, né de la scission du géant de l'aluminium Alcoa, a pour sa part renoué avec les bénéfices l'an passé. Le nouveau PDG John Plant, qui a pris ses fonctions mercredi, a souligné qu'après avoir renoncé à se vendre, l'entreprise prévoyait de scinder ses opérations en deux et de se séparer de certaines activités. Le titre a cédé 3,28%.

Sur le marché obligataire, le taux d'intérêt sur la dette à dix ans reculait vers 21H30 GMT à 2,634%, contre 2,657% jeudi à la clôture, et celui à 30 ans à 2,974%, contre 2,995% la veille.

  1. Nasdaq

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