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Wall Street ouvre en baisse, anxieuse avant les négociations commerciales

La Bourse de New York reculait à l'ouverture mardi, les investisseurs craignant que l'annonce de nouvelles sanctions américaines à l'encontre d'entités chinoises puisse contrarier les négociations commerciales à venir.

Son indice vedette, le Dow Jones Industrial Average, reculait de 1,08% à 26.191,97 points, vers 14H15 GMT.

Le Nasdaq, à forte coloration technologique, cédait 1,36%, à 7.847,98 points, et l'indice élargi S&P 500 perdait 1,25%, à 2.902,14 points.

Wall Street avait déjà terminé dans le rouge lundi à l'issue d'une séance hésitante, se montrant circonspecte à l'approche d'une nouvelle session de pourparlers entre Washington et Pékin: le Dow Jones avait lâché 0,36% et le Nasdaq 0,33%.

Le département américain du Commerce a annoncé lundi soir avoir placé 28 organisations gouvernementales et commerciales chinoises sur liste noire, leur reprochant d'être impliquées dans la campagne de répression des autorités visant notamment la minorité musulmane ouïghoure.

Sans surprise, la réaction chinoise a été vive, Pékin exprimant par la voix du porte-parole de la diplomatie chinoise, Geng Shuang, son "fort mécontentement et son opposition résolue".

Le nombre d'entreprises concernées par les sanctions américaines, huit, "n'est pas très important", remarque Patrick O'Hare de Briefing. "Mais le moment auquel a été faite cette annonce n'est pas anodin dans la mesure où une délégation chinoise arrive à Washington pour tenter de négocier un accord commercial pouvant apaiser les tensions entre les Etats-Unis et la Chine", ajoute-t-il.

"Cette décision tracasse le marché car elle pourrait compromettre la possibilité de parvenir à un +bon+ ou +complet+ accord", observe l'expert.

Or "les tensions commerciales et les tarifs douaniers pèsent déjà sur le produit intérieur brut des deux économies et affectent les bénéfices des entreprises", souligne Art Hogan de National Holding. "Près de 70% des sociétés du S&P 500 ont mentionné au trimestre dernier les incertitudes commerciales comme leur principale source d'inquiétude et la raison de leurs prévisions prudentes", rappelle-t-il.

- 700 milliards -

La nouvelle directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva, a estimé que les offensives commerciales menées tous azimuts par Donald Trump allaient coûter environ 700 milliards de dollars à la croissance mondiale d'ici 2020.

Pour Patrick O'Hare, l'indice diffusé avant l'ouverture sur les prix à la production, qui ont baissé de 0,3% sur un mois en septembre, était aussi de nature à peser sur la cote.

"L'élément important du rapport est que les prix ont décliné dans leur ensemble, pas seulement ceux de l'énergie, ce qui signale un environnement économique caractérisé par une demande plus faible", estime le spécialiste.

Sur le front des valeurs, la compagnie Southwest Airlines reculait de 0,49%. Des pilotes de l'entreprise ont annoncé lundi avoir porté plainte contre le constructeur Boeing (-1,82%) en l'accusant de les avoir "délibérément trompés" à propos du 737 MAX, modèle cloué au sol après deux crashs mortels.

Selon le Wall Street Journal, le retour de l'avion dans le ciel pourrait être encore repoussé en raison de désaccords entre régulateurs américains et européens sur les modifications proposées par Boeing.

Le constructeur automobile General Motors perdait 1,68% alors que les négociations avec le principal syndicat automobile aux Etats-Unis, l'UAW se poursuivent sans résultat pour l'instant, prolongeant la grève entamée mi-septembre.

La chaîne Domino's Pizza reculait de 3,46% après avoir fait part de résultats trimestriels décevants et avoir abaissé ses prévisions de croissance des ventes pour les deux à trois prochaines années.

Sur le marché obligataire, le taux à 10 ans sur la dette américaine reculait à 1,519% contre 1,558% à la clôture lundi.

  1. Nasdaq

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