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Wall Street s'inquiète des mesures protectionnistes de Trump

La Bourse de New York perdait du terrain à la mi-séance après avoir débuté la journée dans le vert, dans un marché fébrile face aux possibles conséquences sur le commerce mondial des récentes décisions de l'administration américaine.

Vers 16H15 GMT, son indice vedette, le Dow Jones Industrial Average, reculait de 1,25% à 24.693,90 points. Il pâtissait particulièrement du repli de Boeing (-4,32%).

Le Nasdaq, à forte coloration technologique, perdait 0,44% à 7.477,82 points.

L'indice élargi S&P 500 cédait 0,62% à 2.748,03 points.

"Clairement le marché s'inquiète de ce qui se passe à la Maison Blanche avec le départ de plusieurs pointures" comme le conseiller économique en chef Gary Cohn la semaine dernière et le chef de la diplomatie américaine Rex Tillerson mardi, a commenté Adam Sarhan de 50 Park Investment. Ces départs accroissent les incertitudes sur plusieurs dossiers sensibles, comme les relations avec la Corée du Nord par exemple.

Parallèlement "les récentes décisions de la Maison Blanche imposant des restrictions sur le commerce mondial inquiètent Wall Street qui ne s'attendait pas à un tel protectionnisme et redoute des mesures de rétorsion", a remarqué Kate Warne d'Edward Jones en évoquant les taxes à l'importation d'acier et d'aluminium ou le veto de Donald Trump au rachat du groupe américain Qualcomm par Broadcom.

Selon plusieurs médias américains, l'administration envisage aussi d'imposer des droits de douane sur les importations chinoises équivalant à 60 milliards de dollars, taxes qui viseraient notamment les secteurs de la technologie et des télécommunications.

"Dans un tel environnement, les marchés sont très nerveux et ne parviennent pas à garder un cap franc d'un jour à l'autre ou même au cours de la journée", a noté Mme Warne.

- Indicateurs mitigés -

En début de séance mercredi, les indices avaient grimpé dans le sillage d'indicateurs en demi-teinte sur l'économie américaine éloignant la perspective d'un durcissement soudain de la politique monétaire des Etats-Unis: les ventes au détail sont d'une part restées dans le rouge en février pour le troisième mois consécutif, tandis que les prix à la production ont sur la même période augmenté un peu plus que ne le prévoyaient les analystes.

Les chiffres décevants sur les ventes au détail représentent "un nouvel indicateur laissant penser aux investisseurs que la Réserve fédérale ne va sans doute pas pencher pour quatre hausses de taux cette année", a avancé Patrick O'Hare de Briefing.

Les acteurs du marché craignent en effet que la banque centrale américaine, qui prévoit pour l'instant de relever ses taux trois fois d'ici fin 2018, ne décide d'accélérer ce rythme pour éviter une inflation trop rapide. Une telle décision mettrait fin un peu plus rapidement que prévu à une période de taux particulièrement bas dont Wall Street a largement profité.

Le fait que les prix à la production aient légèrement augmenté "ne les a pas perturbés plus que ça car l'indice des prix à la consommation diffusé mardi a bien montré que cette hausse ne s'était pas trop propagée" au reste de l'économie, a noté M. O'Hare.

Le marché obligataire se détendait nettement, le taux de la dette à 10 ans des Etats-Unis reculant à 2,802% contre 2,843% la veille, et celui à 30 ans à 3,045% contre 3,098% mardi soir.

Sur le front des valeurs, l'enseigne Walmart, qui a annoncé l'extension à une centaine de villes américaines de son service de livraison gratuit à domicile de denrées alimentaires, cédait 0,79%. Cette initiative vise à contrer Amazon (+0,33%) qui lui prend des parts de marché.

La société d'investissement Blackstone reculait de 1,05% après la vente par le fond souverain chinois China Investment Corp (CIC) de la participation qu'il détenait depuis dix ans.

Le constructeur automobile Ford profitait pour sa part du relèvement de la recommandation des analystes de Morgan Stanley et s'appréciait de 2,97%. Le groupe a par ailleurs annoncé le rappel de 1,4 million de véhicules pour un défaut au niveau des volants.

L'agence de crédit Equifax perdait 1,03% alors qu'un de ses dirigeants a été inculpé mercredi pour délit d'initié pour avoir vendu ses actions avant que la société n'officialise la cyber-attaque massive dont elle a été victime en 2017.

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