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Wall Street reprend son souffle après l'annonce d'un accord entre Washington et Pékin

La Bourse de New York, après un court moment d'exaltation vendredi à l'annonce d'un accord commercial entre les Etats-Unis et la Chine, tempérait son enthousiasme à la mi-séance.

Vers 17H00 GMT, son indice vedette, le Dow Jones Industrial Average cédait 0,05% à 28.117,04 points après avoir démarré dans le rouge.

Le Nasdaq, à forte coloration technologique, s'appréciait de 0,16%, à 8.731,42 points tandis que l'indice élargi S&P 500 cédait 0,03%, à 3.167,49 points.

Misant sur l'officialisation imminente d'un compromis entre Washington et Pékin, les investisseurs de Wall Street avaient emporté jeudi les indices Nasdaq et S&P 500 à de nouveaux records.

Mais vendredi à l'ouverture, la confusion était de mise, la Chine ayant notamment repoussé plusieurs fois l'horaire d'une conférence de presse sur le sujet. Les indices ont démarré la séance dans le rouge.

L'hésitation des courtiers s'est toutefois rapidement dissipée quand Pékin a officiellement annoncé qu'un accord préliminaire avec les Etats-Unis avait été conclu, faisant grimper Wall Street.

Ce compromis, confirmé quelques minutes plus tard sur Twitter par Donald Trump, représente une trêve importante après 19 mois de guerre commerciale féroce.

Il prévoit notamment une réduction progressive des droits de douane punitifs qui visent les produits chinois, la levée d'une nouvelle salve de tarifs prévue pour le 15 décembre, et l'engagement de Pékin à faire des achats supplémentaires "substantiels" de biens et services américains au cours des prochaines années.

Apple, qui aurait été particulièrement touché si Washington avait comme prévu mis en oeuvre une nouvelle salve de tarifs dimanche, en profitait et gagnait 1,00%.

Washington et Pékin sont convenus de réaliser au plus vite l'examen juridique et la traduction de l'accord, avant de procéder à sa signature finale, a déclaré le vice-ministre chinois du Commerce sans toutefois avancer de date.

Malgré ces nouvelles qui permettent a priori de lever l'incertitude pesant depuis plusieurs mois sur ce sujet crucial pour l'économie, la Bourse de New York s'est progressivement repliée après son sursaut.

"Les indices grimpent depuis le début de l'année à la faveur de deux éléments: la politique monétaire de la Réserve fédérale, qui a bien abaissé ses taux, et la perspective d'un accord commercial avec la Chine", rappelle Gregori Volokhine de Meeschaert Financial Services. "On voit aujourd'hui que cette hausse était justifiée, que les négociations avancent, que les dirigeants d'entreprises vont pouvoir prendre des décisions d'investissement", souligne-t-il.

"Peut-être certains investisseurs sont-ils un peu déçus de ne pas voir une suppression immédiate de tous les tarifs. Mais les petits mouvements des indices aujourd'hui ne signifient pas grand chose si ce n'est que le marché en veut toujours plus", avance le spécialiste.

Ces soubresauts ont en tout cas éclipsé la large victoire des conservateurs aux élections britanniques, qui éloigne la perspective d'un Brexit sans accord et enterre celle d'un gouvernement travailliste très à gauche.

- Inquiétude sur la consommation -

Un indicateur était par ailleurs de nature à refroidir l'enthousiasme des courtiers: les ventes au détail aux Etats-Unis ont augmenté bien plus lentement que ne l'escomptaient les analystes en novembre.

"Juste au moment où l'économie semblait se redresser, les dépenses des consommateurs ont faibli en novembre", remarque Christopher Low de FHN Financial.

"Étant donné que la consommation représente la part du lion du Produit intérieur brut actuellement, le ralentissement des dépenses de consommation est une préoccupation, en particulier au quatrième trimestre lorsque la consommation est, à l'approche des fêtes de fin d'année, importante", ajoute-t-il.

Sur le marché obligataire, le taux à 10 ans de la dette américaine reculait à 1,826% contre 1,892% jeudi à la clôture.

Sur le front des valeurs, Oracle reculait de 2,85% alors que le groupe spécialisé dans les logiciels à destination des entreprises a fait part jeudi soir d'un bénéfice supérieur aux prévisions mais d'un chiffre d'affaires en croissance de seulement 0,4%.

Le groupe a aussi souligné qu'il ne prévoyait pas de remplacer Mark Hurd, co-directeur général d'Oracle décédé en octobre, laissant Safra Catz seul aux manettes.

La société informatique Adobe montait pour sa part de 4,61% après la diffusion de résultats trimestriels dépassant les attentes.

McDonald's s'appréciait de 0,20% après une décision de la Commission nationale des relations au travail jugeant que l'entreprise n'était pas responsable du traitement que les restaurants sous franchise réservaient à leurs salariés.

  1. Nasdaq

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