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Wall Street en proie à une grande fébrilité

Saisie d'un mouvement de panique lundi et après un début de séance erratique mardi, la Bourse de New York hésitait encore à la mi-journée sur la direction à suivre.

Vers 17H00 GMT dans un marché très volatil, l'indice vedette de Wall Street, le Dow Jones Industrial Average, montait de 0,08% à 24.635,18 points. En moins d'une demi-heure en début de séance, il a oscillé entre -2,3% et +1,5%.

La veille il avait clôturé en baisse de 4,6%.

Le Nasdaq, à forte coloration technologique, s'appréciait de 0,02% à 6.969,09 points au lendemain d'un repli de 3,8%.

L'indice élargi S&P 500, qui représente les 500 plus grandes entreprises cotées aux Etats-Unis, cédait 0,26% à 2.642,02 points après une chute de 4,1% la veille.

Dans le sillage des turbulences observées sur les places asiatiques et européennes, les indices américains enregistrent de fortes fluctuations depuis l'ouverture.

L'indice qui mesure la volatilité à Wall Street, le VIX, a encore grimpé mardi en début de séance à son plus haut niveau depuis l'été 2015, avant de retomber brusquement.

"J'imagine que certains traders tentent de dégager des profits à très court terme", a avancé Sam Stovall de CFRA.

Mais il est difficile à ce stade de prévoir l'issue de la journée.

"Depuis la Seconde guerre mondiale, le Dow Jones a par trente fois enregistré une chute de 4,6% ou plus et le jour suivant, il a en moyenne terminé en hausse deux fois sur trois", a-t-il rappelé.

"Il n'est donc pas étonnant de voir un rebond réflexe (ce mardi) mais cela ne veut pas dire que le mouvement est terminé", a-t-il ajouté.

La déroute du marché américain des actions, aussi soudaine et rapide fut-elle, n'a pas été une réelle surprise dans la mesure où les indices n'ont cessé de grimper ces derniers mois sans pratiquement jamais marquer le pas, remarquaient mardi plusieurs observateurs.

"Les courtiers s'interrogent sur la façon d'aborder une économie qui accélère vraiment pour la première fois depuis des annés", avec notamment des salaires qui commencent enfin à grimper et des politiques économiques très favorables aux entreprises, a remarqué Christopher Low de FTN Financial. L'inflation pourrait s'accentuer.

- Dégats collatéraux -

Dans ce contexte, la banque centrale américaine (Fed) doit réévaluer le rythme auquel elle diminue ses mesures de soutien à l'économie et "ce réajustement sera guidé par un président qu'on ne connait pas", Jerome Powell ayant pris lundi ses fonctions à la tête de l'institution, a-t-il ajouté.

Le rebond des indices est en partie lié, selon lui, au renversement de tendance observé sur les deux éléments "techniques" qui avaient alimenté la fébrilité des investisseurs la semaine dernière: la rapide tension des taux d'intérêt et le repli du dollar.

Le rendement sur les bons du Trésor à 10 ans, monté lundi jusqu'à 2,88%, était ainsi mardi à 2,75%, tandis que celui sur les bons à 30 ans évoluait à 3,047%. Le dollar de son côté reprenait de la vigueur.

Il persiste toutefois "des inquiétudes légitimes, et essentiellement techniques, sur les produits financiers qui pariaient sur le maintien de la volatilité à un faible niveau", a souligné M. Volokhine. "Des sociétés vont devoir déboucler des positions et il va peut-être y avoir des dégâts collatéraux".

Sur le front des valeurs, le constructeur automobile General Motors bondissait de 3,19% à 40,80 dollars après des résultats opérationnels supérieurs aux attentes.

L'avionneur Boeing prenait 1,31% à 333,20 dollars alors que, selon une source proche du dossier, l'entreprise est proche d'un accord avec son homologue brésilien Embraer pour la création une nouvelle société comprenant seulement les avions de ligne du second.

Le fabricant de vêtements de sports Lululemon grappillait 0,16% à 77,53 dollars après l'annonce surprise lundi soir du départ de son directeur général, Laurent Potdevin, accusé de n'avoir "pas respecté le comportement attendu de tout salarié".

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