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XV de France: Alldritt, Ollivon et Cros chamboulent tout en troisième ligne

Ils étaient attendus et ont répondu présent: la troisième ligne expérimentale composée de Charles Ollivon, Grégory Alldritt et François Cros a marqué des points en vue de la Coupe du monde lors de la victoire du XV de France samedi contre l'Écosse (32-3).

Ollivon impérial dans les airs, en touche ou sur les renvois écossais; Alldritt aussi actif en défense (14 plaquages) qu'offensivement (5 défenseurs battus); Cros auteur d'un franchissement décisif sur le 4e essai français. "Bien sûr qu'ils ont été hauteur de ce qu'on attendait. S'ils sont là, c'est qu'ils ont des qualités, et ils ont su les montrer aujourd'hui", a commenté le sélectionneur Jacques Brunel.

Cela n'avait rien de si évident: le jeune attelage composé d'un Toulonnais (Ollivon, 26 ans), un Toulousain (Cros, 25) et un Rochelais (Alldritt, 22) a joué pour la première fois ensemble, et ne cumulait avant la rencontre que 11 sélections dont 3 titularisations!

"Ils n'avaient pas de repères en match mais se sont beaucoup entraînés ensemble", souligne le centre Gaël Fickou. Pour Cros, les 23 joueurs partaient de toute manière dans l'inconnu avec le "système nouveau" inculqué par Fabien Galthié, super-adjoint de Brunel avant de lui succéder.

"Même si des joueurs ont des automatismes, sur ce match, c'était une première page et tout le monde manquait de repères. On ne s'est pas pris la tête et ça s'est plutôt bien passé" ajoute le Toulousain.

- Deux flankers émus -

Un premier match sous le signe de l'émotion pour lui, qui a honoré sa première sélection, et pour Ollivon, souvent blessé ces dernières saisons et qui a failli mettre un terme à sa carrière. "C'est plus fort que ma première sélection, beaucoup plus même. C'est, je pense, un des plus beaux moments dans ma carrière", a reconnu le Basque.

D'autres suivront peut-être très vite. Car si Brunel est "très content de leur prestation", il va aussi commencer à se gratter la tête: Alldritt figure dans la liste des 31 partants théoriques pour le Japon, mais Ollivon et Cros sont parmi les 6 vrais-faux réservistes au statut "provisoire".

"On est un groupe de 37, pas besoin de se polluer avec le fait de savoir qui est réserviste ou pas", balaye Cros, récent champion de France avec Toulouse. "A la fin, il y aura six mecs qui resteront à la maison. Si ça m'arrive, je ne serai pas déçu. (...) Si j'y suis, tant mieux, si je n'y suis pas, je serai le premier supporter de l'équipe."

Emmener Cros et Ollivon signifie se séparer de deux hommes. Louis Picamoles (33 ans, 78 sélections), moins polyvalent qu'Alldritt et Ollivon au centre, est menacé mais son expérience, riche de douze ans de carrière internationale et de deux Coupes du monde, est précieuse. Mais cet argument n'avait pas suffi à sauver Mathieu Bastareaud lors de l'annonce de la liste en juin...

- Tous menacés ? -

Touchés aux ischio-jambiers et indisponibles pour ce match, les flankers Wenceslas Lauret et Yacouba Camara sont aussi sur la sellette: le premier peine à faire valoir autre chose qu'un profil de plaqueur-gratteur, et on ne sait pas si le second, longtemps blessé la saison dernière, pourra retrouver son niveau du Tournoi des six nations 2018.

C'est un peu la même question concernant Arthur Iturria, l'ex-deuxième ligne devenu flanker. Le Clermontois s'est révélé à l'automne à ce nouveau poste mais a "fini la saison sur les rotules" et s'est blessé juste avant la finale du Top 14. Il n'a pas rejoué depuis.

Bernard Le Roux, qui postule aussi en deuxième ligne, a sa polyvalence pour lui. Mais une suspension encore en cours empêchera le staff de le tester d'ici le départ. Si les réservistes continuent de pousser...

"Encore une fois, il y a du monde, tous les mecs auront leur chance", répond Cros. "C'est bien pour le staff d'avoir plusieurs choix." Sauf qu'il ne reste à ce dernier que deux matches, samedi en Écosse et le 30 août contre l'Italie, avant de trancher.

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