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XV de France: la jeunesse prend date

Dans le marasme ambiant, la performance des jeunes pousses du XV de France samedi contre l'Ecosse dans le Tournoi des six nations (27-10) est porteuse de promesses pour l'avenir, qui commencera par un test d'une toute autre envergure en Irlande le 10 mars.

Demba Bamba (20 ans, 4 sél.), Antoine Dupont (22 ans, 12 sél.), Romain Ntamack (19 ans, 3 sél.), Damian Penaud (22 ans, 9 sél.), Thomas Ramos (23 ans, 2 sél.), voire Félix Lambey (24 ans, 5 sél.) et Arthur Iturria (24 ans, 9 sél.): la jeunesse française a répondu au Stade de France aux attentes placées en elle avant ce match sous haute pression.

Sans oublier, complète dimanche Julien Bonnaire, les remplaçants "+Greg+ (Grégory Alldritt), qui fait une très bonne rentrée comme à chaque fois, Dorian (Aldegheri), Etienne (Falgoux)".

"Tous les plus jeunes ont amené quelque chose", ajoute l'entraîneur de la touche, qui apprécie "l'envie de jouer, de progresser et de se faire plaisir sur le terrain" de la classe biberon tricolore.

Les regards se sont néanmoins focalisés sur l'axe stratégique 9-10-15, composé de Dupont, Ntamack et Ramos, à qui avaient été confiées, après la débâcle en Angleterre (44-8), une partie des clés du camion tricolore aux dépens des beaucoup plus expérimentés Morgan Parra (30 ans, 71 sél), Camille Lopez (29 ans, 21 sél.) et Maxime Médard (32 ans, 54 sél.).

- 'En faire un peu plus' -

Converti au "jeunisme" après avoir fait d'une colonne vertébrale avec de la bouteille l'un de ses mantras, le sélectionneur Jacques Brunel a-t-il ainsi pris un risque (payant au final)?

"On n'a aucun doute quand on met des garçons comme ça sur le terrain. Il faut attendre le bon moment, et hier (samedi) c'était leur moment. Ils ont su le saisir. S'ils sont là, c'est qu'ils répondent aux exigences du haut niveau et qu'on peut les mettre sur le terrain n'importe quand", répond l'entraîneur des arrières, Jean-Baptiste Elissalde.

"Bien évidemment, ça change du rythme qu'ils ont toute l'année (en Top 14). Hier, il y a eu 48 minutes de temps de jeu effectif, très peu de récupération entre les phases de jeu. Mais c'est en jouant ce genre de match qu'ils vont s'apercevoir que chaque jour ils doivent en faire un peu plus" ajoute-t-il.

Cette jeunesse, sans doute davantage programmée pour la Coupe du monde 2023 en France que pour l'édition à venir au Japon (20 septembre-2 novembre), reste forcément à polir.

Par l'enchaînement de rencontres de très haut niveau, et surtout, donc, le travail fourni au quotidien, pour pouvoir rivaliser avec les meilleurs joueurs et nations du monde.

- 'Quelles ambitions?' -

En faire plus, au niveau technique et physique, chaque jour, le défi est d'autant plus important que, de lui-même, le joueur français ne va pas forcément s'astreindre de lui-même à une charge de travail supplémentaire, à l'inverse des Anglo-Saxons.

"Quand leurs coéquipiers qui jouent le championnat font une heure et demie d'entraînement, ils doivent en faire deux heures. Tout en gardant ce sourire, cette légèreté, ce qu'a un garçon de 20 ans", souligne Elissalde.

Bonnaire abonde: "Il faut qu'ils se prennent en main. Savoir quelles ambitions ils ont: veulent-ils être juste des joueurs de club? Juste sur la liste des 30 (dans le groupe du XV de France, NDLR)? Ou être le meilleur à leur poste?"

En attendant que ce travail de longue haleine porte ses fruits, les jeunes Bleus affronteront justement, dans deux semaines contre l'Irlande à Dublin, certains des meilleurs mondiaux à leur poste. Et une sélection qui, en plus d'imposer de longues séquences de jeu, dispose d'un impact physique bien plus dissuasif que l'Ecosse.

"Je n'aime pas parler de test: on est dans une dynamique de construction. Ce sera d'un autre niveau, dans une autre atmosphère, un autre environnement, estime Elissalde. On ne va pas forcément dire qu'on ira gagner en Irlande, mais (le but est de) s'accrocher, être dans le coup le plus de temps possible."

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