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XV de France: Parra-Lopez, bonjour, au revoir

Aussitôt encensés, aussitôt écartés. Morgan Parra et Camille Lopez, charnière "évidente" pour le sélectionneur Jacques Brunel en début de Tournoi des six nations, fait les frais de la débâcle en Angleterre (44-8), remplacée par Antoine Dupont et Romain Ntamack samedi face à l'Ecosse.

"J'étais persuadé, depuis le début, que cette charnière-là peut organiser, orchestrer notre jeu de manière très efficace." Trois semaines plus tard, les mots de Brunel prononcés fin janvier ont résonné étrangement mardi à Marcoussis, lorsque le sélectionneur a dû justifier l'absence de la paire clermontoise de la prochaine feuille de match des Bleus.

Car non seulement les tauliers de l'ASM sont remplacés dans le XV de départ par deux jeunes internationaux, Dupont et Ntamack, sans expérience commune à ces postes-clés, même à Toulouse où ils évoluent ensemble, mais ils ne figurent même pas sur le banc des remplaçants, sur lequel Baptiste Serin et Anthony Belleau feront leur retour.

- Pas le "rendement" escompté -

Le fait que Dupont et Ntamack aient "montré beaucoup de qualités sur les deux premiers matches, notamment dans leurs entrées", et un "petit problème à la cheville" attribué à Lopez donnent à Brunel deux arguments pour se passer complètement d'une charnière qui "n'a pas eu le rendement que l'on attendait sur les deux matches".

Certes, Parra et Lopez ont coulé avec l'ensemble du navire français en seconde période contre les Gallois (défaite 24-19) et surtout lors d'une rencontre à sens unique à Twickenham. Mais en se séparant de deux leaders, le technicien entretient l'instabilité au sein d'une équipe en manque criant de repères.

"Par rapport à la prestation de l'autre jour, on doit apporter une réponse différente. C'est un choix sportif par rapport à une situation particulière", s'est justifié Brunel. Quelle situation particulière? Le XV de France a perdu 10 de ses 13 matches depuis que Brunel a remplacé Guy Novès fin 2017. D'ailleurs, ni Parra (30 ans, 71 sél.) ni Lopez (29 ans, 21 sél.) n'ont une responsabilité prépondérante dans ce triste bilan (5 revers pour le premier, 4 pour le second).

Toute l'année 2018, l'encadrement avait "voulu faire cette association", sans y parvenir "pour des raisons de blessures", avait rappelé Brunel fin janvier. Pourquoi ne pas lui offrir plus de temps pour s'installer, alors que toute l'équipe a coulé à Londres?

- Coupables d'avoir trop parlé? -

Le soupçon d'une sanction extra-sportive pèse sur l'encadrement, critiqué à demi-mot par les deux joueurs après la correction subie à Twickenham. "Nous ne sommes pas les seuls responsables de ce naufrage", avait réagi Lopez. Parra y était allé encore un peu plus fort: "Les Anglais savent où ils vont, ils sont sûrs de ce qu'ils doivent faire, alors que, chez nous, ce n'est pas du tout le cas."

Brunel nie avoir voulu rétablir son autorité de cette manière. "Cela n'a rien à voir avec ce dont on a parlé", rétorque le Gersois, qui dit ne pas avoir "l'ombre d'un doute sur le fait que ces propos étaient déformés ou décontextualisés".

Le doute persiste pourtant si l'on se base sur les informations de RMC Sport, selon lesquelles le président de la Fédération - et ex-sélectionneur - Bernard Laporte s'est adressé vendredi de façon musclée aux joueurs: "Quand on prend 40 points, on se tait".

Un coup de gueule qui viserait donc particulièrement la paire clermontoise et expliquerait sa mise à l'écart. Temporaire ou définitive? A Dupont et Ntamack de le dire.

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