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Zones défavorisées: les agriculteurs restent mobilisés dans le grand sud ouest

Les agriculteurs de Nouvelle Aquitaine et d'Occitanie sont restés mobilisés mercredi contre le projet de réforme de la carte des zones défavorisées, même si à Pau et à Auch, les manifestants ont décidé de lever le blocus de la ville qui durait depuis lundi.

Le ministère de l'Agriculture a annoncé mercredi que la carte des zones défavorisées ne serait pas publiée avant d'avoir été validée par la commission européenne. Une carte sera présentée au président de la République par le ministre, mais ne sera pas publiée "avant la transmission de la carte à Bruxelles le 1er mars", a expliqué la porte-parole du ministère.

Cette carte est très importante pour le monde agricole car elle détermine le versement de l'indemnité compensatoire de handicaps naturels (ICHN), une aide à laquelle est consacré chaque année un peu plus d'un milliard d'euros.

Ce mercredi, dans les Deux-Sèvres, le département de Nouvelle-Aquitaine le plus affecté par cette future réforme qui supprimerait des aides européennes conséquentes, les agriculteurs ont bloqué dès l'aube plusieurs accès à Niort.

Les autoroutes A10 et A83 restaient coupées depuis la veille, beaucoup d'agriculteurs ayant passé la nuit sur les barrages routiers. Mercredi soir, le mouvement s'était propagé dans d'autres points du département, comme Bressuire ou Saint-Maixent.

A Pau, entre 120 et 140 tracteurs ont mené une opération escargot sur la rocade, puis dans le centre-ville, où une délégation a rencontré le préfet.

"Nous suspendons la mobilisation (…) Nous avons rencontré le préfet qui va faire remonter nos revendications au ministère. Nous savons que le ministère est en pleine réflexion donc nous attendons de connaitre leur calendrier", a expliqué à l'AFP Marc Aramendy, directeur FNSEA des Pyrénées-Atlantiques, avant l'annonce du ministère de repousser la publication de la carte.

"S'il le faut nous nous remobiliserons. On sait ce qu'on inflige à la ville de Pau, ce n'est pas de gaité de coeur, mais s'il le faut on recommencera. On va faire du lobbying, en attendant, au Salon de l'agriculture à Paris", a-t-il ajouté.

Le Salon doit ouvrir le 24 février. Il sera inauguré par Emmanuel Macron.

A Auch, la fin du blocus a été programmée dès mercredi 18H30 par les organisations professionnelles après une réunion avec la préfète.

Lors de cette réunion, la représentante de l’Etat Catherine Séguin avait indiqué que le gouvernement accordait un délai supplémentaire pour étudier les propositions des instances agricoles.

Il leur est demandé de mettre à profit ce délai pour peaufiner leurs propositions afin de pouvoir intégrer un certain nombre de communes supplémentaires qui étaient écartées dans le projet de nouvelle carte du dispositif d’aides liées au classement en zones défavorisées.

Selon les responsables syndicaux, les agriculteurs de 74 communes du département perdaient le bénéfice de cette ICHN dans le projet.

"Nous attendons de la part du ministre (de l'Agriculture) un rendez-vous dans les prochains jours", a-t-il dit, demandant aux agriculteurs la levée des blocages de la capitale du Gers.

D'autres manifestations ont eu lieu en Occitanie. En Aveyron et dans le Tarn, les agriculteurs ont organisé des barrages filtrants et des opérations escargot.

Dans les Hautes-Pyrénées, les agriculteurs ont bloqué des entrées et sorties de l'autoroute A64, selon la FDSEA.

Dans l'Aude, à l’entrée du secteur de la Piège, une opération "Piège morte" était prévue. Les agriculteurs devaient procéder à "l’enterrement fictif" de ce secteur d'une quarantaine de communes, directement touchées par la nouvelle carte des zones défavorisées agricoles.

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