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"On va multiplier les contrôles dans les gares internationales mais qui nous dit que le prochain projet d'attentat concernera les gares internationales?"

Suite à l’attentat manqué dans le Thalys, l'opposition réclame des mesures de la part du gouvernement. Le PS, le CDH et Ecolo plaident pour un renforcement de la lutte contre le trafic d'armes: davantage de moyens financiers et humains devraient être alloués aux services de renseignement. D'après l'opposition, les contrôles de bagages renforcés dans les gares ne protègeront pas tous les citoyens.

Ecolo a regretté lundi les "réactions à l'emporte-pièce" du gouvernement, après l'attentat déjoué vendredi dans un train Thalys. "Assurer la sécurité des citoyens, ce n'est pas faire de la musculation en restreignant les libertés de tous mais se donner les moyens de l'efficacité", ont souligné les co-présidents Zakia Khattabi et Patrick Dupriez dans un communiqué.


"Ces mesures ressemblent une nouvelle fois à un trompe l'oeil"

"Nous entendons que l'on va multiplier les contrôles dans les gares internationales et installer des portiques mais qui nous dit que le prochain projet d'attentat concernera les gares internationales? A moins d'installer des portiques devant chaque habitation, ces mesures ressemblent une nouvelle fois à un trompe l'oeil assurant une apparence de sécurité comme c'est le cas avec les militaires en rue", ont-ils ajouté.


"La libre circulation des personnes est un des piliers de la construction européenne"

Les écologistes ne voient pas d'un oeil plus bienveillant la demande d'une modification des accords de Schengen, telle que l'a formulée le Premier ministre Charles Michel. "La libre circulation des personnes est un des piliers de la construction européenne. Remettre en cause ce droit, c'est faire gagner les barbares qui veulent remettre en cause nos acquis en matière de liberté".


Faire de la lutte contre le trafic d'armes "une priorité absolue"

Ecolo invite le gouvernement à faire de la lutte contre le trafic d'armes "une priorité absolue", à privilégier la qualité de l'analyse de la menace par les services de sécurité plutôt qu'un élargissement des possibilités d'écoutes, à renforcer l'échange d'informations, à donner aux services de renseignement les moyens de suivre les personnes qui présentent un risque ou encore à renforcer les moyens dédiés à la lutte contre la grande fraude et le blanchiment d'argent qui sont liés au financement du terrorisme. A l'instar d'autres partis, les Verts réclament également la tenue d'un débat parlementaire.


"On est dans un cas où un individu fiché dans plusieurs pays a pu mettre sur pied un attentat terroriste"

"Les grandes déclarations visant à supprimer des droits et libertés à l'ensemble des citoyens constituent une fausse solution, qui ne diminuera pas la menace terroriste, ni n'augmentera la sécurité des citoyens", ont également déclaré les députés fédéral et européen Willy Demeyer et Hugues Bayet dans un communiqué. Les socialistes jugent "souvent floues et symboliques" les mesures évoquées par le gouvernement. "On est dans un cas où un individu fiché dans plusieurs pays a pu mettre sur pied un attentat terroriste en toute discrétion", a souligné M. Demeyer. 


"Ce n'est pas parce qu'un attentat a échoué ici dans un Thalys que le risque terroriste est circonscrit aux transports internationaux"

Selon lui, c'est en amont qu'il faut donc agir. Venir une heure à l'avance pour prendre un train international, comme l'a suggéré la ministre de la Mobilité, Jacqueline Galant, ne protégera pas les personnes qui tous les jours prennent le train, le bus ou le métro ou plus généralement qui se retrouvent dans un espace public en Belgique, a-t-il fait remarquer. "Ce n'est pas parce qu'un attentat a échoué ici dans un Thalys que le risque terroriste est circonscrit aux transports internationaux", a-t-il ajouté. Les socialistes ne voient pas non plus d'un bon oeil une modification des accords de Schengen sur la libre circulation. Les accords permettent déjà de renforcer la sécurité. En cas de circonstances exceptionnelles, un Etat a la possibilité de rétablir provisoirement des contrôles aux frontières nationales, rappellent-ils. "Aller plus loin, ce serait véritablement mettre en danger cette Europe de la liberté que nous avons construite au fil des ans", estime M. Bayet.

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