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Le parlement roumain a adopté cette semaine une loi autorisant la mise à mort des chiens vivant dans les rues. Un texte polémique auquel sont opposés nombre de Roumains. Ce mouvement d’indignation a gagné notre pays. Une manifestation est d’ailleurs prévue samedi prochain à Bruxelles.
"C'est une véritable honte et un crachat au visage de la démocratie. Les Belges ont le droit de savoir ce qui se passe dans l'un des pays de l'UE", s’insurge Geneviève
Un "meeting de protestation" à Bruxelles
Sur les réseaux sociaux, la mobilisation grandit de jour en jour. Les internautes partagent des informations sur le sujet et font part de leur indignation.
Après la mort d’un enfant mordu
Les députés roumains ont adopté cette loi une semaine après la mort d'un enfant de quatre ans mordu par des chiens près d'un parc de Bucarest, la capitale roumaine. Selon le médecin légiste Abdo Salem, une centaine de morsures au total ont causé la mort du petit garçon. "Les blessures proviennent bien de morsures de chiens", a-t-il affirmé à l'agence de presse Mediafax.
Selon un média local, une centaine de manifestants se sont rassemblés devant le parlement pour protester contre ce texte. Entre-temps, les équipes du service officiel de contrôle des animaux ASPA chargées de capturer ces animaux sont passées de trois à onze.
La présence d'environ 50.000 chiens errants --selon la préfecture et les ONG de défense des animaux-- à Bucarest, une ville de 1,7 million d'habitants, est un sujet de polémique récurrent en Roumanie. Une partie des Roumains, très attachés aux quadrupèdes, et les associations de défense des animaux prônent la stérilisation et l'adoption pour réduire le problème. Une autre partie de la population ainsi que certains partis politiques défendent en revanche l'euthanasie.
B.B. critique "ce tyran qui ne pense qu'à tuer"
Très sensible à la défense des animaux, Brigitte Bardot a vivement réagi au lendemain de l’adoption de cette loi. L’ancienne actrice a condamné "la politique dictatoriale du président Traian Basescu"."Ce tyran ne pense qu'à tuer et je condamne sa politique dictatoriale, indigne d'un Etat membre de l'Union européenne. On se croirait revenu sous Ceausescu !", a-t-elle lancé. B.B. en appelle "aux parlementaires et sénateurs qui peuvent encore faire annuler, avant sa promulgation, cette loi arbitraire pour ne pas laisser ce génocide animalier se perpétrer sous nos yeux".
Le texte approuvé mardi doit encore être promulgué par le président Traian Basescu --qui est en faveur de l'abattage des chiens errants-- avant d'entrer en vigueur. Une précédente loi autorisant l'euthanasie des chiens SDF avait été déclarée inconstitutionnelle en janvier 2012.
En outre, par rapport à la mort de l’enfant à Bucarest, la présidente de la Fondation Bardot a estimé "qu'il serait scandaleux, injuste, de condamner à mort tous les chiens innocents pour un accident isolé, dont on ignore toujours les circonstances réelles ".
Une mairie autorise un chien errant par immeuble
Le maire d’un arrondissement de Bucarest a lui pris une décision en faveur des chiens errants. Selon la mairie, les habitants auront le droit de garder un chien errant par immeuble. "Une seule cage pourra être placée derrière l'immeuble pour le chien adopté, à condition que 51% des personnes habitant dans l'immeuble soient d'accord", a précisé la mairie. Beaucoup de Roumains vivant dans des immeubles ont pris l'habitude de nourrir des chiens errants vivant à proximité, ces derniers étant même désignés sous le nom de "chiens communautaires". Le maire Cristian Popescu s'est félicité de la "réponse rapide des habitants visant à régler le problème des chiens protégés vivant autour des immeubles d'habitation".
Le début du phénomène des chiens errants en Roumanie remonte aux années 1980, en raison des démolitions ordonnées par l'ex-dictateur Nicolae Ceausescu. Des quartiers entiers de maisons avec cour disparurent, remplacés par des barres d'immeubles où les chiens ne trouvèrent plus leur place.
> VIDEO: voici un reportage sur le sujet diffusé sur ARTE en 2012