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4.000 signatures pour dénoncer la précarité des profs de langue à l'UE

(Belga) Un collectif de formateurs en langue dans les institutions de l'Union européenne s'apprête à remettre à la Commission une pétition de 4.000 signatures dénonçant la précarité de leur statut, bien éloigné de ceux des fonctionnaires européens.

"Les institutions européennes se targuent de lutter contre le travail précaire, mais elles autorisent en réalité, dans leurs propres murs, des conditions de travail inacceptables", affirme le Collectif des indépendants formateurs de langues (CIFL). Plus d'une centaine de ces enseignants donnent des formations au personnel des institutions européennes, mais le système d'appel d'offre par lequel les instituts de langue qui les embauchent sont choisis a eu pour effet de tirer vers le bas leurs conditions salariales, au point que leur rémunération nette mensuelle ne s'élèverait pas à plus de 1.151 euros pour un temps plein, selon le CIFL. Et encore, un tel temps plein est impossible à atteindre vu le calendrier des cours qui impose des périodes sans activités de l'ordre de quatre mois de chômage par an, fait valoir le collectif. "Les formateurs sont contraints d'adopter un statut belge d'indépendant, mais sans les droits qui l'accompagnent, les paiements diffèrent selon les langues enseignées, etc.", énumère le CIFL, qui dénonce la surdité de la Commission à ses demandes répétées depuis plusieurs années. "Nous sommes les agents du multilinguisme, un élément fondamental de l'Union européenne, nous méritons des conditions de travail décentes", plaident les pétitionnaires. Ils réclament une revalorisation de leur rémunération à court terme, tenant compte du niveau de taxation élevé du statut belge de travailleur indépendant et des tâches administratives "dont le volume horaire augmente". Ils demandent aussi une clause de rémunération plancher, sur laquelle les écoles candidates devront s'appuyer pour faire leur offre de prix. À la veille de la Journée internationale de la francophonie, la pétition est envoyée aux commissaires Marianne Thyssen (Emploi et Affaires sociales), Günther Oettinger (Budget), Tibor Navracsics (Education) et Margrethe Vestager (Concurrence). Elle a reçu le soutien de 16 eurodéputés de différents groupes politiques, dont les Belges Marc Tarabella (PS) et Claude Rolin (cdH), ainsi que du Comité central du personnel des Institutions européennes. (Belga)

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