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A Londres, le meurtre de l'ex-espion russe Litvinenko devient un opéra

"Il y est question de pouvoir, de politique, de trahison, d'amour, de danger": pour le compositeur britannique Anthony Bolton, l'assassinat de l'ancien agent russe Alexandre Litvinenko possédait tous les éléments pour devenir un opéra, présenté lundi à Londres.

C'est en lisant une biographie de l'ancien agent des services de renseignement russes (FSB, ex-KGB) ayant fui la Russie en 1999 et mort à Londres en 2006, qu'Anthony Bolton a décidé de se lancer dans "Vie et mort d'Alexandre Litvinenko", un opéra qui lui a demandé trois ans de travail.

"Quand j'ai posé (le livre), je me suis dit +Punaise. On doit en faire un opéra+", a-t-il confié lors d'une conférence de presse bien en amont de sa première, qui aura lieu le 16 juillet à l'opéra de West Horsley (au sud de Londres).

Alexandre Litvinenko, exilé et devenu opposant au Kremlin, est mort le 23 novembre 2006 après trois semaines d'agonie à la suite d'un empoisonnement au polonium-210, une substance radioactive extrêmement toxique.

Une enquête menée au Royaume-Uni a conclu près de dix ans plus tard à la responsabilité de l'Etat russe, qui dément, et établi la culpabilité de deux exécutants, les Russes Andreï Lougovoï et Dmitri Kovtoun. Ceux-ci avaient pris un thé avec la victime au Millenium Hotel, dans le centre de Londres.

"Vie et mort d'Alexandre Litvinenko", qui se déroule en Russie et au Royaume-Uni, fait intervenir un chœur complet et un orchestre de 52 musiciens.

La musique de cette pièce en deux actes emprunte des passages aux compositeurs russes Rachmaninov, Chostakovitch et Tchaïkovski, mais aussi aux chants de football et de l'armée russes, ainsi qu'à l'hymne tchétchène.

Présente lors la conférence de presse, la veuve du dissident, Marina Litvinenko, a confié avoir pleuré après avoir vu une répétition de l'opéra: "Il n'y a toujours pas eu de justice pour Sacha", le diminutif d'Alexandre, a-t-elle accusé.

Cependant, Mme Litvinenko a déclaré qu'elle restait "absolument" optimiste sur le fait que les responsables de la mort de son mari seraient traduits en justice.

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