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A moins de deux mois du Brexit, les députés britanniques sont privés de vacances

Le gouvernement britannique a décidé jeudi de priver les députés de vacances en février pour permettre l'adoption de la législation nécessaire à la mise en oeuvre dans les temps du Brexit, dont un ministre n'a toutefois pas exclu le report.

"Nous sommes déterminés à avoir tout en place afin que nous puissions quitter (l'UE) le 29 mars de cette année", a déclaré le porte-parole de la Première ministre conservatrice Theresa May.

"Le fait que la pause (parlementaire) n'aura pas lieu et que les députés siégeront montre que nous prenons toutes les mesures disponibles pour nous assurer que le 29 mars sera bien notre date de sortie".

Outre la suppression de ces vacances parlementaires, qui était prévue du 15 au 24 février, Downing Street envisage également d'allonger les séances de débats au Parlement.

Sept lois doivent encore être votées, dont les textes portant sur le commerce, l'agriculture et l'immigration, et les débats n'ont pas commencé pour certaines.

"Je pense que nos électeurs s'attendent à ce que la Chambre (des communes) puisse continuer à progresser durant cette période importante", a déclaré jeudi la ministre chargée des Relations avec le Parlement, Andrea Leadsom, devant les députés.

- "Nous maîtrisons la situation" -

Elle s'est aussi voulue rassurante, affirmant que toute la législation nécessaire pourrait être passée en moins de deux mois. "Nous sommes sous pression mais nous maîtrisons très bien la situation et nous prévoyons d'accomplir ce que nous devons faire d'ici au 29 mars", a-t-elle assuré.

Les députés britanniques ont recalé à une écrasante majorité, mi-janvier, l'accord de divorce conclu en novembre par Mme May avec l'UE.

Face à cette hostilité des parlementaires, qu'ils soient Brexiters ou europhiles, la Première ministre a dit mardi vouloir rouvrir les négociations sur le texte afin d'obtenir des concessions susceptibles de rallier une majorité, en particulier sur la question de la frontière irlandaise. Mais l'Union européenne lui a jusqu'ici adressé un refus ferme.

Sans accord, le Royaume-Uni risque de quitter le bloc européen sans garde-fou, un scénario redouté par les milieux économiques et contre lequel a mis en garde le centre de réflexion europhile Institute for Government. Le Royaume-Uni n'est pas prêt pour un "no deal", a-t-il prévenu, et les perturbations qu'il engendrera seraient "extrêmement préjudiciables".

- Report -

Mme May s'est engagée à faire voter un accord remanié "dès que possible". Dans le cas où elle n'obtiendrait pas cet accord d'ici au 13 février, elle organisera un vote le 14 février pour laisser les députés s'exprimer sur ce qu'ils veulent.

De son côté, le chef de la diplomatie, Jeremy Hunt, n'a pas exclu jeudi un report du Brexit au-delà du 29 mars si un accord de divorce avec l'UE était approuvé tardivement, ce que Mme May a jusqu'ici refusé d'envisager.

"Il est vrai que si nous finissons par approuver un accord dans les jours précédant le 29 mars, nous pourrions avoir besoin de plus de temps pour adopter la législation nécessaire", a-t-il reconnu sur BBC Radio 4.

"Mais si nous parvenons à faire des progrès plus tôt, alors cela pourrait ne pas être nécessaire", a-t-il ajouté. "Nous ne pouvons pas savoir, à ce stade, lequel de ces scénarios pourrait se produire".

Toute demande de report doit être approuvée par les 27 autres pays de l'Union européenne.

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