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Affaire de l'ex-espion empoisonné: la Belgique expulse un diplomate russe

La Belgique va renvoyer d'ici à deux semaines un diplomate russe et appliquer la décision de l'Otan d'en expulser sept autres en réaction à l'empoisonnement au Royaume-Uni de l'ex-espion russe Sergueï Skripal, a annoncé mardi le Premier ministre Charles Michel.

La Belgique a décidé de procéder au renvoi d'un membre du personnel diplomatique de la mission russe accréditée auprès du Royaume de Belgique, a annoncé mercredi le Premier ministre, Charles Michel, dans un communiqué.


14 jours pour quitter le territoire

Cette décision sera signifiée à l'ambassadeur russe en Belgique dans les 48 heures. La personne concernée aura 14 jours pour quitter le territoire. Le gouvernement fédéral se place dans le sillage d'autres pays européens qui ont pris cette décision à la suite de l'empoisonnement d'un ex-espion russe et de sa fille en Grande-Bretagne. Lors du conseil européen de la semaine passée, les Etats-membres ont convenu que l'Union européenne rappellerait son ambassadeur accrédité à Moscou pour consultations. Il leur était également libre de prendre des mesures additionnelles.

Lundi et mardi, 15 Etats-membres ont annoncé qu'ils emboîtaient le pas à la Grande-Bretagne et expulsaient à leur tour des diplomates russes. Parmi eux, la France, l'Allemagne, les Pays-Bas, l'Italie, la Pologne, la Suède et les pays baltes. "Après s'être coordonnée avec ses partenaires de l'Union européenne et de l'Organisation du Traité Atlantique Nord, la Belgique a décidé de procéder au renvoi d'un membre du personnel diplomatique de la mission russe accréditée auprès du Royaume de Belgique. Compte tenu de la gravité des événements de Salisbury (où a eu lieu l'empoisonnement, ndlr) et de la haute probabilité de l'implication de la Russie dans cette attaque, nous considérons que cette mesure est pleinement justifiée", indique le communiqué.


"La Belgique appliquera loyalement les décisions prises par l'OTAN"

L'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord (OTAN) a également décidé de prendre des sanctions. Le secrétaire-général, Jens Stoltenberg, a annoncé mardi après-midi que l'Organisation retirait l'accréditation de sept membres de la mission russe et refusait l'accréditation demandée pour trois autres. La Belgique abritant les institutions de l'OTAN, il lui appartient de mettre en oeuvre cette décision, conformément aux accords de siège conclus avec l'Organisation. "La Belgique appliquera loyalement les décisions prises par l'OTAN", précise le communiqué.


Les relations entre la Belgique et la Russie semblaient se réchauffer

Cette décision intervient alors que les relations entre la Belgique et la Russie semblaient se réchauffer depuis l'annexion de la Crimée en septembre 2014 et les sanctions européennes qui ont suivi. Le Premier ministre s'était rendu au mois de janvier à Moscou où il avait rencontré son homologue Dmitri Medvedev et le président Vladimir Poutine. Une dizaine de jours plus tard, le ministre des Affaires étrangères était reçu par son homologue Sergueï Lavrov et le vice-premier ministre Dimitri Rogozin à l'occasion de la réunion bisannuelle de la commission économique mixte russo-belgo-luxembourgeoise. "La Belgique continue de plaider pour un dialogue franc et ouvert avec la Russie sur les sujets d'intérêts communs", dit le communiqué de M. Michel. La Belgique demande également que la lumière soit faite sur l'affaire de l'empoisonnement et appelle au respect de la convention sur l'interdiction des armes chimiques.

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