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Alessio Figalli, lauréat de la médaille Fields: "une reconnaissance énorme"

L'attribution de la médaille Fields, l'équivalent du Nobel en mathématiques, est une "reconnaissance énorme", a déclaré mercredi à l'AFP l'un de ses récipiendaires, l'Italien Alessio Figalli, qui a passé une partie importante de sa carrière en France.

Âgé de 34 ans, chargé de recherches au CNRS (Centre national de la Recherche scientifique en France) depuis 2007, il est actuellement détaché à l'Ecole polytechnique fédérale de Zurich (Suisse).

L'Italien a eu comme co-directeur de thèse le Français Cédric Villani, médaillé Fields en 2010, aujourd'hui député, qui qualifie son élève de "mathématicien hors norme" dans des déclarations au journal du CNRS daté de mercredi.

"Lorsque j’ai moi-même reçu la médaille Fields en 2010, certains de mes collègues, impressionnés par sa puissance et sa rapidité, voyaient alors déjà en lui un favori pour 2018", a ajouté M. Villani.

Q: Qu'est-ce que ça représente pour vous, d'être lauréat de la médaille Fields?

R: "C'est une reconnaissance énorme de tout le travail que j’ai fait depuis le début de ma carrière. D'un côté, il y a un sentiment de joie, de l'autre, une grande motivation pour l’avenir. Ça me motive à continuer de travailler dans mon domaine. Je crois que c'est aussi une reconnaissance de tout le système qui m'a formé, d’abord en Italie, mais aussi en France, où j'ai soutenu ma thèse et où j’ai obtenu mes premiers postes. C’est également une joie pour tous les collaborateurs, ça montre que ce qu'on fait est important."

Q: Quelle a été l'importance de la France dans votre formation?

R: "La France a joué un rôle très important pour moi. J'ai d'abord passé un semestre à l'ENS Lyon dans le cadre de mon master. Et après ma thèse, c’est en France que j'ai eu mon premier poste, à 23 ans, au CNRS. La France a parié sur moi et je suis très reconnaissant. Ce poste au CNRS m'a donné énormément de flexibilité pour voyager et développer mes collaborations et a représenté un vrai tremplin pour ma carrière."

Q: Pensez-vous pouvoir contribuer à la popularisation des mathématiques grâce à votre nouvelle notoriété?

R: "La médaille Fields donne une visibilité automatique, ça nous ouvre des portes. Tout le monde n'a pas forcément le talent de vulgariser les maths. Certains ont un certain talent pour ça, on a des exemples en France avec Cédric Villani. Moi, je n'ai aucune idée de ce que je vais faire. En tant que mathématicien, mon but, c’est de faire de la recherche de haut niveau, après, si je peux aider les jeunes et les futures générations, c'est un peu un devoir pour moi".

PROPOS RECUEILLIS PAR LOUIS GÉNOT

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