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Allemagne: le SPD va pousser un impôt sur la fortune et l'abandon du frein à la dette

(Belga) Le parti social-démocrate allemand, le SPD, qui fait partie de la coalition au pouvoir avec la CDU et la CSU, a annoncé la couleur dimanche lors d'un congrès de parti à Berlin, avec ses deux nouveaux coprésidents Norbert Walter-Borjans et Saskia Esken. La formation entend faire virer davantage à gauche le gouvernement fédéral, avec un impôt sur le fortune et le démantèlement du frein à l'endettement. Ces nouvelle exigences promettent un nouvel affrontement avec le partenaire conservateur, le parti de la chancelière Angela Merkel.

Norbert Walter-Borjans et Saskia Esken, candidats de la gauche choisis le week-end passé pour prendre la présidence du parti, veulent mener dans les prochains jours des discussions avec CDU et CSU, une liste de souhaits en main. Sur cette liste, on retrouve la proposition de nouveaux impôts pour les citoyens dont la fortune nette atteint deux millions d'euros. Le SPD veut ainsi renflouer les caisses de l'Etat de quelque 9 milliards d'euros, tout en chipotant au frein à l'endettement public de manière à permettre davantage d'investissements. Norbert Walter-Borjans a même parlé à Berlin d'effacer de la Constitution ce principe limitant sévèrement l'endettement public en Allemagne, inscrit dans la loi fondamentale allemande en 2009. On sait déjà que ces exigences ne vont pas plaire à la CDU. La présidente de ce parti, Annegret Kramp-Karrenbauer, a encore répété dans les pages du Frankfurter Allgemeine Sonntagszeitung, qu'elle ne voit aucune raison de chipoter au frein à la dette, la "Schuldenbremse". Le député Eckhardt Rehberg y ajoutait qu'il y a selon lui suffisamment d'argent disponible pour investir dans les écoles, la digitalisation et la lutte contre le réchauffement. C'est au niveau de l'implémentation aux niveaux local et régional que cela coince, selon lui. "Nous n'avons pas de problème de financement, seulement un souci dans la conversion". Les nouveaux co-présidents doivent entre-temps s'atteler également à apaiser les tensions internes au SPD. Quelques poids lourds comme Olaf Scholz et Ralf Stegner, perdants dans la course à la présidence, n'ont dans la foulée même plus de siège à la direction du parti. "Nous continuons à compter sur eux", a assuré Walter-Borjans. (Belga)

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