Accueil Actu

Allemagne: manifestations contre la réforme du droit d'auteur

(Belga) Des dizaines de milliers de manifestants ont défilé samedi partout en Allemagne pour "sauver internet", exhortant les eurodéputés à voter contre la future réforme européenne du droit d'auteur qu'ils jugent néfaste à la création en ligne.

Le Parlement européen doit se prononcer mardi sur une adoption définitive de ce projet controversé de directive révisée, présenté par la Commission européenne en septembre 2016. D'autres manifestations étaient également prévues en Europe, notamment en Autriche, Pologne ou encore au Portugal. Les manifestants à Berlin (15.000 selon les organisateurs), Munich (40.000 selon la police) ou encore Cologne, généralement jeunes, portaient des pancartes comme "Ne cassez pas notre internet!", "Je ne suis pas un BOT (programme informatique qui envoie automatiquement des messages, NDLR)" ou encore "la liberté d'expression n'est malheureusement pas disponible dans ton pays". Soutenue par plusieurs dizaines de médias européens, dont l'AFP, et les artistes, la réforme ambitionne d'adapter à l'ère du numérique la législation européenne du droit d'auteur, qui date de 2001, une époque où YouTube, Tumblr ou encore Twitter n'existaient pas. Ses défenseurs espèrent obtenir une rémunération plus juste des plateformes utilisatrices de leur contenus, mais cette réforme reste combattue avec force par les géants du net comme Google et les partisans d'un internet libre. Dans leur collimateur, l'article 13 de la réforme, qui a pour objectif de renforcer la position de négociation des créateurs et ayant droits face aux plateformes comme YouTube ou Tumblr, qui utilisent leur contenus. Dès lors, les plateformes seraient tenues pour juridiquement responsables des contenus. Autre article dans le viseur des opposants: le 11, qui préconise la création d'un "droit voisin" du droit d'auteur pour les éditeurs de presse. Il doit permettre aux médias, comme l'AFP, de se faire mieux rémunérer lors de la réutilisation en ligne de leur production par des agrégateurs d'informations, comme Google News ou des réseaux sociaux, comme Facebook. Ces plateformes sont en effet accusées de profiter de ces contenus en détournant les retombées publicitaires normalement dévolues aux éditeurs. Dans une tribune publiée vendredi, plus de 260 journalistes et photographes européens avaient estimé que l'adoption de cette directive était "une question de vie ou de mort pour les médias et de survie pour beaucoup d'artistes et d'auteurs". (Belga)

À lire aussi

Sélectionné pour vous