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Athlétisme: la revanche Coleman-Baker à Rome, Vicaut en arbitre

L'étape romaine de la Ligue de diamant d'athlétisme fait la part belle jeudi au 100 m, avec la paire US Christian Coleman-Ronnie Baker, pour une revanche du meeting américain d'Eugene qui pourrait être arbitrée par le Français Jimmy Vicaut.

Au-delà des sprinters de poche américains, 2018, année zéro de la vitesse après la retraite en 2017 de l'immense Usain Bolt, est l'occasion pour tous de "se positionner", souligne Dimitri Demonière, l'entraîneur de Vicaut, co-détenteur du record d'Europe (9.86).

Dans ce contexte, le 100 m du stade olympique, où Vicaut, auteur d'une belle rentrée aux Interclubs le 20 mai (10 sec), constitue la principale opposition au duo américain, lèvera une partie du voile sur le nouvel échiquier mondial.

"Il faut aller à la confrontation, mais on n'a pas encore défini le programme des semaines à venir. L'objectif principal, ce sont les +Europe+ à Berlin, début août", rappelle l'entraîneur de Vicaut.

Souffrant de son adducteur droit, le Français de 26 ans avait dû mettre un terme à sa saison en salle début février. "On a pris le temps", ajoute son coach.

Il y a cinq jours à Eugene (Etats-Unis), Baker a devancé Coleman, 9 sec 78 à 9 sec 84, des chronos flatteurs grâce à un vent trop favorable (+2,4 m/s).

"Je suis plutôt satisfait, c'était ma première course de l'année (en extérieur) et je l'ai abordée avec un petit souci à une jambe", a commenté Coleman, âgé de 22 ans.

Petits gabarits explosifs, sur le modèle de leur illustre compatriote Maurice Greene -c'était avant l'ère Bolt-, Coleman et Baker sont des projectiles. "Vice-champion du monde du 100 m (en 2017, ndlr), champion du monde et recordman du monde du 60 m (6.34), Coleman part avec un petit avantage", note Dimitri Demonière.

Le coach de Vicaut rappelle en outre que le cavalier seul de Bolt et la dualité Jamaïque-USA en sprint, qui auront duré dix ans, ont laissé la place à plus de diversité. "Il y a les Chinois et les Japonais (absents à Rome, ndlr), les Sud-Africains (dont Akani Simbene, bien présent dans la Ville éternelle, ndlr). L'Europe est aussi en train de se réveiller. Il y a une vraie émulation au niveau mondial".

Ainsi, une première depuis 20 ans, deux Italiens s'aligneront au départ du 100 m: Filippo Tortu, pas encore 20 ans, et Marcell Jacobs (23 ans), qui a mis entre parenthèses la longueur cette saison.

- "Voler loin" -

Dans la discipline de la longueur justement, le champion du monde sud-africain Luvo Manyonga entend "voler loin", c'est-à-dire approcher le record du monde de Mike Powell (8,95 m), vieux de 27 ans.

Voler haut, c'est la mission de la sauteuse en hauteur Marya Lasitskene. Russe, elle est athlète neutre autorisée (ANA), selon le jargon de la Fédération internationale (IAAF) qui a suspendu son pays depuis décembre 2015 pour dopage institutionnalisé.

Invaincue depuis deux saisons, Lasitskene (Kuchina de son nom de jeune fille) est aussi à la poursuite d'un record du monde (2,09 m par la Bulgare Stefka Kostadinova) qui fait date, établi le 30 juillet 1987 à l'occasion des Mondiaux à Rome.

Le disque, symbole de l'athlétisme de l'Antiquité, tient une place à part à Rome. On y retrouvera la Croate Sandra Perkovic, dont la domination est sans partage. Chez les messieurs, les frères allemands Robert et Christoph Harting cultivent la particularité de s'être succédé sur l'Olympe, aux Jeux de Londres et de Rio en 2012 et 2016.

Autre point fort du meeting romain, la perche messieurs propose ce qui se fait de mieux, à l'exception notable toutefois du Français Renaud Lavillenie, détenteur du record du monde (6,16 m).

Enfin, disputée en dehors de la Ligue de diamant, le 3000 m steeple masculin sera d'un niveau relevé avec le champion olympique et du monde kényan Conseslus Kipruto, un habitué des joutes romaines, auquel s'est joint le Français Mahiedine Mekhissi, triple médaillé sur la distance aux JO.

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