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Au Stade Français, "changement d'état d'esprit" attendu pour accrocher le maintien

Joueurs, coaches intérimaires et supporters du Stade Français, lanterne rouge du Top 14 une nouvelle fois en crise, attendent "un changement d'état d'esprit" après le départ de Heyneke Meyer, pour assurer le maintien et la pérennité du club.

"On va essayer de se recentrer avec les joueurs, le staff et aussi les supporters pour relever le gros challenge qui nous attend, il n'y a que comme ça qu'on pourra y arriver", a expliqué l'ex-ailier Julien Arias, 36 ans et désormais co-entraîneur au côté de Laurent Sempéré.

L'ailier aux 77 essais en championnat avait mis un terme à sa carrière de joueur la semaine dernière avant d'intégrer l'encadrement de Meyer.

"La saison va être encore longue", a-t-il indiqué. La méthode? "Il faut un changement d'état d'esprit" des joueurs "et leur redonner le sourire", a-t-il lancé.

Le sort d'Heyneke Meyer, en poste depuis juin 2018, et de son staff, désavoué par une partie des joueurs, a été scellé par la lourde défaite contre le Racing (25-9) dimanche qui a décidé le propriétaire et président du Stade Français Hans-Peter Wild à s'en séparer mardi.

A charge désormais pour Laurent Sempéré et Julien Arias de relancer le plus gros budget du championnat, qui compte neuf points de retard sur Brive, actuel 12e et premier non-relégable, après neuf journées.

"On sait très bien que c'est une période délicate", a souligné Laurent Sempéré, ancien talonneur âgé de 34 ans, qui a raccroché les crampons en fin de saison dernière.

- Un ADN instable -

"C'est l'histoire d'un club et d'un groupe qui est en train de se jouer", a-t-il assuré.

Sempéré et Arias vont débuter leur mandat vendredi soir à Jean-Bouin avec la réception de Brive en Challenge européen. En attendant la possible arrivée d'un nouvel entraîneur. Cepandant, leur manque d'expérience ne semble pas déranger les joueurs.

"Il y a un rapport hiérarchique naturel qui se fait, ce sont mes entraîneurs maintenant", affirme le deuxième ligne Paul Gabrillagues.

"On est un groupe solidaire, on est tous derrière eux à 100%", renchérit le demi de mêlée Arthur Coville.

"C'est compliqué en ce moment, on va essayer de se relever au plus vite, il y a un collectif à retrouver", dit le champion du monde juniors 2018.

Au sujet des dissensions du vestiaire à la fin du règne de Meyer, Gabrillagues préfère botter en touche: "Je n'étais pas au club, j'étais à la Coupe du monde".

"Chaque rencontre va être importante dans la situation où on est, on a grillé pas mal de jokers depuis le début de l'année", reconnaît-il.

Si son club a conquis six titres de champion depuis son retour dans l'élite en 1998 sous l'égide de Max Guazzini, sur les dix dernières années, il est aussi celui qui a éclusé le plus d'entraîneurs, faisant pire que le RC Toulon, pourtant réputé pour son instabilité.

Celle-ci fait peut-être partie de son ADN. Ainsi, en 2000, le Stade Français remportait le Brennus deux mois après le renvoi de Georges Coste.

- Wild inquiète -

Les joueurs vont toutefois devoir montrer rapidement ce nouvel état d'esprit tant vanté mercredi pour espérer renouer le lien avec un public en déshérence, encore échaudé par la fusion avortée avec le Racing il y a deux ans.

Du côté des supporters justement, le retour des mondialistes (Fickou, Gabrillagues, Sanchez...) est un motif d'espoir et on prône l'union sacrée, pour un temps du moins.

Parmi la petite cinquantaine de supporters à s'être déplacés mercredi midi pour l'entraînement sur la pelouse du stade Jean-Bouin, peu défendaient le maintien de Meyer.

"Mais il y a eu trop de chamboulements ces dernières années", déplore Brice. "En 2017, on a failli descendre et l'an dernier on a raté les barrages", rappelle-t-il.

Le projet pharaonique du propriétaire suisse Hans-Peter Wild est très critiqué.

"Il nous avait promis qu'on serait le Real Madrid du rugby, il ne nous avait pas dit qu'on serait aussi fort au rugby que le Real", grince Michel, un autre supporter. "Pour l'instant c'est une catastrophe au vu des moyens engagés", constate ce cadre supérieur à la retraite.

Michel, septuagénaire venu avec son fils, s'inquiète pour la santé du magnat de Capri-Sun: "C'est un monsieur qui a presque 80 ans, il pourrait disparaître à tout moment".

Et de conclure: "Si ça se passe mal, on sait quand on descend mais on ne sait pas quand on remonte".

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