Accueil Actu

La plus grande centrale nucléaire d'Europe sous contrôle russe: quels sont les risques?

Dix jours après le début de la guerre en Ukraine lancée par Vladimir Poutine, les troupes russes ont pris Zaporijjia, la plus grande central d'Europe, cette nuit. Une prise qui rappelle celle de l'usine désaffectée de Tchernobyl il y a quelques jours.

Notre journaliste Laura Van Lerberghe fait le point sur l'avancée des troupes russes en Ukraine, au dixième jour de guerre dans le pays. Mais aussi sur les centrales nucléaires présentes en Ukraine, et notamment celle de Zaporijjia, la plus grande centrale d'Europe, maintenant aux mains de l'armée russe. 

> Toute l'actualité liée au conflit en Ukraine

Combien y a-t-il de réacteur nucléaire en Ukraine ?

Au total, le pays compte 15 réacteurs en activité, répartis sur 4 sites. Elles ont toutes été mises en service dans les années 1980. A L’ouest, il y en a deux :  les centrales Rovno et Khmelnitski. La première compte 4 réacteurs et la deuxième 2 – 2 autres sont en projet.

Dans le Sud, il y a deux autres centrales : Konstantinovka qui compte 3 réacteurs, et Zaporijjia qui en a 6 – c’est donc la plus grande d’Ukraine. Mais aussi la plus puissante d’Europe. Elle se situe sur les bords du Dniepr qui coupe le pays en deux et qui est donc stratégique dans la conquête du pays pour continuer cette progression du sud vers le nord.

L'ensemble de ces centrales nucléaires produit environ la moitié de la consommation énergétique ukrainienne.

C'est la première fois qu'un pays si nucléarisé est, à ce point bombardé. Quels sont les risques ?

Pour l’instant, la sécurité nucléaire sur le site de Zaporijjia est garantie, les niveaux de radiation ne se sont pas élevés après l'attaque russe. Des six blocs, le 1er est débranché, 4 sont en phase de refroidissement, 1 autre est opérationnel.

Mais en cas d’attaque, les experts pointent deux risques : la mise en péril des réacteurs par les bombardements. Mais les centrales demeurent robustes et donc résistantes à une artillerie légère, elles sont équipées de capteurs qui doivent en cas de secousses permettre de stopper l'activité du réacteur.

Le deuxième risque, à plus long terme, est celui de surchauffe. Coupée d'approvisionnement électrique, la centrale ne peut plus refroidir ses réacteurs. 

Comment la situation a-t-elle évoluée sur les autres fronts en Ukraine ?

Les forces russes attaquent l'Ukraine sur plusieurs fronts, et en particulier dans le sud. La ville portuaire de Kherson est aux mains des Russes. Et les forces avancent vers l’ouest, notamment vers une autre ville: Mykolaïv, puis probablement vers Odessa.

Elles avancent aussi vers l’Est: on voit qu'elles ont encerclé la ville portuaire ukrainienne de Marioupol qui est un point clé stratégique puisqu'elle est située entre la région du Donbass, contrôlée par des séparatistes soutenus par la Russie, et la péninsule de Crimée, contrôlée par la Russie également après son annexion en 2014.

Si les forces russes prennent le contrôle de la région, l'armée ukrainienne à l'est du Dniepr pourrait être encerclée. Et la Russie pourrait prendre le contrôle de la mer d'Azov et de son infrastructure industrielle.

Et puis les explosions touchent aussi la capitale Kiev. On a encore entendu des explosions ce matin. Mais aussi Kharkiv où plusieurs structures civiles ont été touchés

À lire aussi

Sélectionné pour vous