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Aveux de Fourniret: le père d'une jeune disparue se dit "sur la réserve"

Le père d'une jeune femme disparue il y a près de trente ans dans l'Yonne a mis en doute lundi les aveux attribués à Michel Fourniret sur les meurtres de sa fille et d'une jeune femme britannique.

"Je reste un peu sur la réserve. Parce que jusqu'à présent on a pas encore la preuve que c'est lui. Ils nous ont raconté tellement de balivernes, lui et sa femme", a déclaré à l'AFP Claude Domece dont la fille Marie-Angèle a disparu le 8 juillet 1988 à 19 ans.

Entendu plusieurs fois par une juge d'instruction parisienne ces deux dernières semaines, le tueur en série Michel Fourniret a livré des aveux "circonstanciés et réitérés" reconnaissant "clairement" avoir assassiné Marie-Angèle Domece et Joanna Parrish, une Britannique de 20 ans retrouvée morte le 17 mai 1990 dans l'Yonne, avait assuré vendredi l'avocat de la famille Parrish, Didier Seban.

"J'attends qu'on continue d'interroger Fourniret, qu'on essaie de savoir s'il ne ment pas", a poursuivi M. Domece. Egalement interrogée par l'AFP, sa fille Véronique a dit, elle, avoir "une réelle conviction que c'est lui".

L'annonce de ces aveux a créé la surprise et suscité une certaine circonspection au vu de la personnalité complexe du tueur en série, qui a jusque-là toujours nié son implication dans ces deux meurtres. Contactées par l'AFP, plusieurs sources proches du dossier ont appelé à prendre ses déclarations avec prudence, venant d'un homme habitué des formules alambiquées et qui a déjà dérouté la justice par le passé.

Selon Me Seban, c'est "l'énorme travail" des enquêteurs, qui a conduit aux aveux de Michel Fourniret, qui a été mis en examen le 11 mars 2008 pour les enlèvements et les assassinats de ces deux jeunes femmes.

"L'ogre des Ardennes" a par ailleurs été condamné à la perpétuité incompressible en mai 2008 pour les meurtres précédés de viols ou de tentatives de sept autres jeunes filles, au côté de son ex-femme, Monique Olivier elle aussi été condamnée, à la perpétuité, pour sa complicité dans quatre meurtres et un viol en réunion. Elle lui avait un temps attribué les meurtres des deux jeunes femmes de l'Yonne avant de se rétracter.

"Je pense qu'on avance vers la vérité, j'y crois dur comme fer. Il faut déjà qu'on retrouve le corps. Il n'y a que lui qui peut dire où il est", a ajouté Véronique Domece.

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