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Boris Johnson appelle Theresa May à "sauver le Brexit"

L'ex-chef de la diplomatie britannique Boris Johnson a appelé mercredi Theresa May à "sauver le Brexit", dix jours après sa démission du gouvernement pour désaccord avec la stratégie de la Première ministre sur la sortie de l'Union européenne.

Il a reproché à la cheffe du gouvernement d'avoir dévié vers un "Brexit qui n'en a que le nom" et lui a demandé de "changer de tactique", dans une courte déclaration visant une fois de plus à saper son autorité, au moment où elle négocie la sortie du pays de l'UE, prévue le 29 mars 2019.

"Nous avons encore le temps dans ces négociations", a-t-il affirmé à la Chambre des Communes, prônant une coupure nette avec l'UE alors que la Première ministre se dirige vers un Brexit "doux", qui maintiendrait des liens étroits avec l'UE.

Boris Johnson a appelé Mme May à renouer avec la vision du Brexit qu'elle avait exposée en janvier 2017 dans son discours de Lancaster House et qui faisait miroiter un Royaume-Uni "fort et indépendant", qui quitterait la juridiction de la Cour européenne de justice, l'union douanière et le marché unique, et pourrait conclure de nouveaux accords commerciaux.

- "Pitoyable incertitude" -

Une "vision glorieuse" qu'il a opposée à la "pitoyable incertitude" qui a émergé selon lui de la réunion de Chequers, le 6 juillet, lors de laquelle le gouvernement a élaboré son projet pour l'après-Brexit, immédiatement critiqué de tous côtés.

Boris Johnson avait démissionné trois jours après cette réunion et la publication du plan du gouvernement, peu après le ministre du Brexit David Davis, estimant que le rêve du Brexit était "en train de mourir". Il est vu comme l'un des candidats possibles pour remplacer la Première ministre, contestée au sein de son parti conservateur, à la fois par les europhiles et les eurosceptiques.

Pendant que le turbulent Boris Johnson, redevenu député, dénigrait sa stratégie devant les députés, Theresa May s'appliquait à défendre son projet devant les membres d'une commission du Parlement britannique qui l'ont questionnée pendant près de deux heures.

Elle a une fois de plus assuré qu'elle "mettrait en oeuvre ce pour quoi les gens ont voté" et qu'elle se fixait pour objectif d'obtenir un accord avec Bruxelles.

"Le problème, ce n'est pas que nous n'ayons pas réussi à faire valoir la nécessité d'un accord de libre-échange comme celui qui a été présenté à Lancaster House, c'est que nous n'avons même pas essayé", a déclaré Boris Johnson au Parlement. "Nous devons essayer aujourd'hui parce que nous n'aurons pas d'autre chance de bien le faire", a-t-il lancé, dans un discours passionné.

Il a accusé le gouvernement d'avoir "tergiversé" dans les négociations, par "manque de confiance en soi". Mais selon lui, "Il y a encore du temps, et si la Première ministre peut renouer avec cette vision ... alors je crois qu'elle peut mettre en oeuvre un Brexit formidable pour le Royaume-Uni".

Londres et Bruxelles sont censés parvenir à un accord d'ici octobre, pour permettre aux Parlements européens et britannique de le ratifier avant la concrétisation du Brexit. Les négociations traînent en longueur et butent en particulier sur la question de la frontière qui va séparer l'Irlande, entre le nord, membre du Royaume-uni, et le sud, membre de l'UE.

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