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Bouleversés par la mort du petit Julen, les mineurs espagnols se confient: "Nous avons fait ce que nous pouvions"

Sergio Tunin, ingénieur en chef qui a dirigé l’équipe de la Brigade des mineurs ne cache pas son chagrin. Pendant 13 jours, ses hommes se sont relayés pour le petit Julen. En vain puisque le corps du petit garçon a été découvert sans vie dans la nuit de vendredi à samedi.

Lors d’une conférence de presse, la Brigade de mineurs a expliqué son travail et ses méthodes de fonctionnement. Sergio Tuñón confie que les secouristes se sont vite sentis dépassés. Peu habitués à ce genre d’intervention, il explique les difficultés rencontrées. Il confie que le fait que la victime soit un bébé rend l’intervention particulièrement compliqué. La charge émotive semblait d’autant plus forte. "Nous sommes presque tous parents", ajoute-t-il. Peu habitués à la médiatisation, ils ont expliqué avoir dû œuvrer dans une situation qui leur était jusqu'alors inconnue. 

Sergio Tuñón ajoute que cette tragédie les a littéralement "bouleversés". Il tient à remercier la population pour leur soutien. "Nous aurions aimé un résultat différent", souligne-t-il. Il a également remercié les médias pour leur "respect" et pour le travail accompli. "Parce que vous saviez où vous étiez et que vous ne nous avez pas beaucoup submergés", justifie-t-il. Sergio Tuñón a refusé l'étiquette de "héros" qui leur est attribuée depuis près de deux semaines. "Nous avons tout simplement fait notre travail", ajoute-t-il. Les mineurs se sont également adressés aux parents du petit Julen. "Nous n'avons pas eu l'occasion de transmettre les condoléances à la famille", a déclaré Tuñón.


"Une chute de 71 mètres"

L'opération de sauvetage a mobilisé d'énormes moyens pour tenter d'atteindre le garçonnet: jusqu'à 300 personnes, des artificiers et une unité de mineurs d'élite venue des Asturies (nord-ouest) ont été mobilisés et 85.000 tonnes de terre déplacées. La dureté de la roche a multiplié les contretemps pour les sauveteurs lors des recherches qui ont tenu tout le pays en haleine.  

Selon les premiers éléments de l'enquête cités samedi par le préfet d'Andalousie, Julen a fait une "chute libre de 71 mètres" avant de s'arrêter sur un amas de terre. L'hypothèse la "plus probable" est qu'il ait entraîné de la terre et du sable dans sa chute, créant un autre amas de débris au-dessus de lui qui a empêché la descente d'une caméra pour le localiser.

D'après plusieurs médias espagnols, l'autopsie, réalisée samedi, a conclu que l'enfant avait subi un traumatisme crânien et était mort le jour de sa chute. Il reviendra à un juge de Malaga de déterminer les "possibles responsabilités de la mort de Julen", a affirmé le préfet qui a appelé à boucher les puits illégaux creusés dans le pays et en particulier en Andalousie.

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