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Le Royaume-Uni sort officiellement de l'Union européenne cette semaine: qu'est-ce que cela va changer?

Le Brexit interviendra vendredi à minuit, soit 1.317 jours après la décision des Britanniques de quitter l'Union européenne. Qu'est-ce qui va changer au 1er février? Les échanges quotidiens entre le Royaume-Uni et l'UE vont continuer comme avant jusqu'à fin 2020. Pendant cette période de transition de 11 mois, Londres et Bruxelles vont négocier leur relation future. Quelques changements pratiques vont toutefois intervenir d'ici là.

66 millions d'habitants en moins

Vendredi à minuit (23h00 GMT), l'Union européenne va pour la première fois perdre un Etat membre, qui plus est l'un des plus grands et des plus riches pays du bloc. Avec le départ de 66 millions d'habitants, l'UE verra sa population passer à quelque 446 millions. Son territoire diminuera de 5,5%. Si jamais le Royaume-Uni décidait un jour de revenir, il devrait se soumettre à la procédure d'adhésion habituelle.

Droits des citoyens

Selon les Nations unies, environ 1,2 million de citoyens britanniques vivent dans un pays de l'UE, principalement en Espagne, Irlande, France, Allemagne et Italie. Selon l'office britannique des statistiques, 2,9 millions de ressortissants des 27 pays de l'UE vivent au Royaume-Uni, soit quelque 4,6% de la population.

En vertu de l'accord de retrait, les expatriés installés de part et d'autre de la Manche avant la fin de la période de transition conserveront leurs droits de résider et de travailler dans leur pays d'accueil. Les citoyens européens résidant au Royaume-Uni doivent s’enregistrer pour bénéficier de ces droits. Pour les Britanniques vivant dans l'UE, les procédures diffèrent d'un pays à l'autre.

La liberté de circulation s'appliquera jusqu'à fin décembre 2020. Les détails des droits réciproques seront négociés après le Brexit.

Les institutions

A Bruxelles, le retrait de l'Union Jack devant le Parlement européen symbolisera un changement bien réel: le Royaume-Uni sort de l'UE et devient un "pays tiers". Plus aucun des 73 eurodéputés britanniques élus en mai ne siègera. 46 des sièges seront réservés pour de futurs Etats membres et 27 seront redistribués. Londres n'aura plus le droit de présenter un candidat à un poste de commissaire européen. Il n'y avait déjà plus de représentant britannique dans l'exécutif européen, Boris Johnson ayant refusé d'en proposer un dans la nouvelle Commission.

Le Premier ministre britannique ne sera plus invité aux sommets européens, pas plus que les membres du gouvernement n'assisteront aux réunions ministérielles. En tant que citoyens d'un pays étranger, les Britanniques ne pourront plus prétendre à des postes de fonctionnaires à Bruxelles. Nombre d'entre eux ont toutefois acquis une double nationalité afin de pouvoir rester.

En revanche, le Royaume-Uni, deuxième contributeur net au budget de l'UE derrière l'Allemagne, continuera à payer jusqu'à la fin de la transition.

Les négociations

Le Royaume-Uni a déjà passé plusieurs années à négocier les termes de son départ avec la task force de la Commission européenne dirigée par Michel Barnier. Mais les négociations vont entrer dans une nouvelle phase après vendredi. Le Royaume-Uni restera toutefois soumis au droit de l'UE et à la Cour de justice de l'UE jusqu'à la fin de la transition.

Michel Barnier est en discussions avec les Etats membres pour définir un mandat de négociation pour la relation future, en particulier au niveau commercial. A la différence de l'accord entre le Royaume-Uni et la Commission, ratifié par les Etats membres et le Parlement européen, l'accord commercial pourrait devoir être avalisé par plus de 30 parlements nationaux et régionaux.

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