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Brexit: Johnson va désormais devoir convaincre le Parlement britannique et cela s'annonce COMPLIQUÉ

De retour à Londres après avoir trouvé sur le fil un accord sur le Brexit avec les 27, le Premier ministre Boris Johnson va s'atteler vendredi à la difficile tâche de convaincre les membres du Parlement britannique de l'adopter.

La Chambre des communes doit se réunir samedi, pour la première fois depuis la guerre des Malouines en 1982, pour une séance exceptionnelle. Mais Boris Johnson, arrivé au pouvoir fin juillet, a perdu sa majorité à Westminster et ne dispose plus que de 288 élus, là où il aura besoin de 320 voix.

S'il échouait à obtenir un vote favorable au Parlement, Boris Johnson serait contraint de demander à Bruxelles un nouveau report de trois mois du Brexit, en vertu d'une loi votée début septembre par les députés, dont 21 rebelles de son propre camp.

A Bruxelles jeudi aux côtés du président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker, le Premier ministre britannique s'est dit "très confiant".


"J'ai très bon espoir que lorsque les députés de tous les partis (l')examineront, ils verront les avantages de le soutenir", a déclaré le Premier ministre britannique, qui n'a de cesse de répéter qu'il veut mettre en oeuvre le Brexit - déjà repoussé deux fois - au 31 octobre, quoi qu'il arrive.

L'accord tout juste publié, le petit parti nord-irlandais DUP, allié des conservateurs l'a rejeté. Le parti unioniste, qui compte 10 députés, a dit ne pas être "en mesure de soutenir ces propositions au Parlement", sur les questions de règlement douanier et du consentement de l'exécutif nord-irlandais au projet de Brexit.

Ultérieurement, M. Junker a averti que la situation deviendrait "extrêmement compliquée" si le Parlement britannique rejette samedi l'accord trouvé pour le divorce entre le Royaume-Uni et l'UE.

"Si c'est le cas, nous nous trouverons dans une situation extrêmement compliquée", a-t-il déclaré à la presse au terme de la première journée du sommet européen à Bruxelles.

Le chef du Parti travailliste, principale formation d'opposition au Royaume-Uni avec 244 députés, a appelé les députés à "rejeter" l'accord entre Londres et l'Union européenne. Selon Jeremy Corbyn, "la meilleure façon de résoudre le Brexit est de donner à la population le dernier mot" lors d'un deuxième référendum, plus de trois ans après que 52% des Britanniques ont voté pour quitter l'Union européenne.

Favorables au maintien dans l'UE, les indépendantistes écossais du SNP (35 députés) et les Libéraux-démocrates (19) ont également opposé une fin de non-recevoir.

"Dans le camp du Royaume-Uni"

Ces prises de position annoncent une bataille difficile pour Boris Johnson devant le Parlement, où sa prédécesseure Theresa May a échoué à trois reprises à faire adopter l'accord qu'elle avait négocié avec Bruxelles. Jeudi, Boris Johnson a multiplié les coups de téléphone aux députés, selon Downing street, et devrait poursuivre son entreprise de persuasion vendredi.


"Il faudra bien qu'un jour dans cette assemblée (...) on prenne ses responsabilités et que ce qui a été décidé par un référendum, et soutenu par les différents gouvernements avec lesquels nous avons négocié, se mette en oeuvre", a estimé le négociateur en chef de l'Union européenne Michel Barnier. Pour le président du Conseil européen Donald Tusk, "la balle est dans le camp du Royaume-Uni".

Le compromis trouvé jeudi fait disparaître la disposition la plus controversée de la version de l'accord que Theresa May, qui a démissionné cet été, le "backstop". Cette clause de sauvegarde prévoyait le maintien du Royaume-Uni dans un territoire douanier unique avec l'Union européenne pour éviter le retour d'une frontière physique sur l'île d'Irlande, afin de préserver la paix après des décennies de violences.

Le nouveau compromis établit des règles particulières pour les douanes concernant les marchandises arrivant en Irlande du Nord, qui reste dans le territoire douanier britannique, selon que celles-ci sont destinées à y rester ou à passer dans le marché unique européen.

Il prévoit également un mécanisme de "consentement" des autorités nord-irlandaises sur la poursuite de l'application de certaines règles de l'UE dans la province britannique, après une période de quatre ans suivant la mise en oeuvre de l'accord.

Plus généralement, le texte prévoit les conditions du divorce entre le Royaume-Uni et l'UE, notamment en matière de droit des citoyens et de respect des engagements financiers. Il introduit également une période de transition jusqu'à décembre 2020.

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