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Bucarest dénonce une "tentative de renverser le gouvernement par la force"

La Première ministre sociale-démocrate roumaine Viorica Dancila a dénoncé dans une lettre à la Commission européenne une "tentative de renverser par la force le gouvernement", après des manifestations violentes le 10 août à Bucarest.

"De telles tentatives de renverser par la force un gouvernement légitime peuvent représenter un précédent dangereux pour les Etats démocratiques", a écrit Mme Dancila dans cette lettre dont Bruxelles a confirmé la réception vendredi.

Environ 450 personnes, dont 30 gendarmes, ont été blessés lors de ce rassemblement antigouvernemental de plus de 80.000 personnes, dispersé à l'aide de gaz lacrymogènes, de canon à eau et de coups de matraque, après que plusieurs dizaines de hooligans ont tenté de rompre le cordon policier.

Plus de 200 personnes ont porté plainte contre les gendarmes, dont la riposte a été jugée "disproportionnée".

Mme Dancila a néanmoins affirmé que les forces de l'ordre avaient agi légalement pour empêcher des manifestants "de pénétrer dans le siège du gouvernement", et accusé l'opposition de centre-droit d'avoir appuyé ces manifestants.

"La Roumanie est un pays stable et le gouvernement se prépare à assumer la présidence tournante de l'UE", en janvier, a assuré malgré tout la Première ministre, alors que plusieurs voix, dont des membres du Parlement européen, ont estimé que l'actuel exécutif n'était pas à la hauteur de cette tâche.

La Commission répondra "en temps voulu" à cette missive adressée au président et au vice-président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker et Frans Timmermans, a indiqué un porte-parole à l'AFP.

Bruxelles avait indiqué mardi "suivre de près les développements en Roumanie", soulignant que les manifestants avaient critiqué des "pas en arrière en termes de réforme de la justice et de lutte contre la corruption" imputés au gouvernement de gauche.

Depuis leur retour au pouvoir fin 2016, les sociaux-démocrates ont fait adopter plusieurs projets de loi qui menacent l'indépendance des magistrats et visent à permettre à des responsables politiques d'échapper aux poursuites, selon leurs détracteurs.

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