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Charles Michel élu président du Conseil européen: que va-t-il vraiment y faire ?

Il était à nouveau pressenti depuis quelques jours pour prendre un poste à responsabilités, au sein de l'Union. Charles Michel a été nommé hier à un haut poste, après des heures de discussions des dirigeants européens. Il sera le nouveau président du Conseil européen, en décembre, en remplacement du polonais Donald Tusk. Son mandat est de 5 ans.

Après 48 heures de marchandages, les dirigeants européens se sont entendus mardi en fin de soirée sur leur casting pour diriger l'UE, qui verra deux femmes occuper pour la première fois deux postes clés: la ministre allemande Ursula von der Leyen à la Commission et la Française Christine Lagarde à la BCE.

La présidence du Conseil européen sera occupée par Charles Michel, notre Premier ministre sortant. C'est l'aboutissement d'une longue carrière politique, malgré son jeune âge (43 ans). "C'est pour moi un grand honneur, un privilège, une responsabilité, d'avoir été choisi pour présider le Conseil européen. Je mesure parfaitement le poids de cette responsabilité, et le sens qu'il faudra lui donner, pour faire en sorte qu'on puisse fédérer et rassembler. Et pour faire en sorte aussi que l'on puisse travailler en permanence pour garantir dans ce projet européen la diversité, l'unité et la solidarité", furent les premiers mots du nouveau président du Conseil.

Que va-t-il y faire ?

Le conseil européen, c'est la réunion des chefs d'Etats et de gouvernement des 28 pays qui composent l'Union Européenne. Ce conseil se réunit plusieurs fois par an, pour coordonner la politique des 28 Etats, et pour trancher dans les grands dossiers qui agitent l'Union.

Ces derniers temps, la gestion des flux migratoires, les difficultés financières de la Grèce ou le Brexit.

Or, dans ce conseil européen, les décisions sont prises à l'unanimité. Pour arriver à un compromis, il faut préparer ces réunions en amont, être en contact permanent avec les 28 dirigeants des Etats-membres, déminer les divergences de vues, etc…

C'est ce job que Charles Michel va donc exercer, au minium jusque juin 2022. Ce mandat est renouvelable une fois. 5 ans de mandat maximum.

Il représente également l'Union Européenne dans une série de sommets et de rencontres internationales.

La fonction existe depuis 10 ans. Avant Charles Michel, l'ont exercée le polonais Donald Tusk et le Belge Herman Van Rompuy.

Pourquoi lui ?

D'abord, parce qu'il est Belge. La Belgique est un des 6 pays fondateurs de l'Union Européenne. De tous les petits pays de l'Union, petit en taille, elle est très écoutée, et parfois privilégiée, dans l'attribution des postes importants.

Notre classe politique est également réputée très pro-européenne. Et elle a une grande tradition du compromis. Parce qu'en Belgique, il faut souvent réunir des partis très différents dans les gouvernements, des Flamands et des francophones. Pour cette fonction de président du conseil, être belge est un atout.

D'un point de vue strictement personnel, Charles Michel avait une fameuse carte de visite. Outre sa participation active à la politique européenne ses 5 dernières années, son nom de famille était déjà connu dans l'Union. Son père Louis Michel a été commissaire européen.

Enfin, Charles Michel bénéficiait de l'appui capital d'Emmanuel Macron, le président français. Or le couple franco-allemand donne le ton, quand il s'agit de répartir les postes. "Charles Michel est un vrai Européen, qui plus est venant d'un pays membre de la zone euro et de la zone Schengen", a relevé M. Macron, citant les deux plus grandes coopérations renforcées au sein de l'Union européenne, qui lui permettent d'avancer à des vitesses différentes le temps que les autres Etats se mettent à niveau. "C'est un dirigeant qui pourra assumer de nouveaux formats", a ajouté le locataire de l'Elysée qui, dans le couple franco-allemand, fait pression pour une Europe à plusieurs vitesses face à une Allemagne plus soucieuse de garder les pays de l'Europe centrale et orientale dans le même train. L'actuel président du Conseil, le Polonais Donald Tusk, est pour sa part opposé au principe d'une Europe qui multiplierait ces formats différenciés.

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