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Conflit en Libye - Ankara dénonce un acte de "piraterie" après l'arraisonnement d'un de ses navires

(Belga) La Turquie a vivement dénoncé mardi l'arraisonnement "à la manière de pirates" d'un de ses navires faisant route vers la Libye par une frégate allemande opérant dans le cadre d'une mission européenne, ajoutant qu'elle y apporterait une "réponse".

"Le fait d'avoir abordé le navire à la manière de pirates et d'avoir traité les membres de l'équipage comme des coupables est totalement contraire au droit international et à la pratique", a déclaré le ministère turc de la Défense dans un communiqué. Il réagissait à l'arraisonnement, dimanche, d'un cargo turc, le MV Roseline A, par la frégate allemande Hamburg en Méditerranée orientale, dans le cadre de l'opération européenne Irini qui vise à faire respecter un embargo sur les armes en Libye décrété par les Nations unies. Selon Ankara, les militaires allemands, qui ont investi le navire en descendant en rappel depuis un hélicoptère, ont agi sans avoir reçu l'aval du capitaine du cargo ou des autorités turques. Les soldats sont restés à bord du navire toute la nuit, interrompant leurs recherches lundi matin après les protestations d'Ankara et sans avoir rien trouvé d'incriminant. Les autorités turques affirment que le MV Roseline A, qui faisait route vers le port libyen de Misrata, transportait des denrées humanitaires et du matériel de construction. Le chef de la diplomatie turque Mevlüt Cavusoglu a par ailleurs affirmé mardi qu'Ankara apporterait une réponse "sur le terrain" à cet incident. Interrogé par des journalistes sur l'éventuelle mise en place d'une escorte militaire pour les navires allant en Libye, il a répondu : "Nous ferons tout ce qui sera nécessaire". Face à la colère d'Ankara, l'Union européenne a défendu l'arraisonnement du navire. L'opération a été menée "avec professionnalisme" et "en conformité avec les procédures internationalement admises, y compris celles de l'Otan", a ainsi soutenu mardi un porte-parole de la Commission européenne dans un communiqué. Selon l'UE, Irini a permis de documenter des violations de l'embargo commises par la Turquie et la Russie, deux pays impliqués dans le conflit libyen. En proie au chaos depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye est aujourd'hui déchirée entre deux camps rivaux: le gouvernement d'union (GNA), basé à Tripoli et reconnu par l'ONU, et un pouvoir à l'Est incarné par le maréchal Haftar. Le GNA est soutenu par la Turquie, tandis que le camp Haftar est appuyé par les Emirats arabes unis, la Russie et l'Egypte. (Belga)

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