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Coronavirus: l'Autriche, premier pays européen à présenter un plan de sortie du confinement

Un calendrier prudent pour remettre en marche la vie sociale et économique : l'Autriche a présenté son plan d'assouplissement des restrictions en vigueur contre l'épidémie de coronavirus, qui commencera après Pâques par la réouverture des petits commerces.

Le gouvernement autrichien, qui avait été dans la première vague des pays européens décrétant la limitation drastique des activités et des déplacements, il y a trois semaines, est le premier à avoir dévoilé, lundi, sa feuille de route d'un retour à une "nouvelle normalité" faite de vigilance et de "gestes barrières".

Le pays de 8,8 millions d'habitants estime avoir "aplati la courbe" des nouvelles infections, ramenées à une progression quotidienne de moins de 2%, quand elle atteignait 40% à la mi-mars, selon le ministre de la Santé Rudolf Anschober.

"Nous avons la décrue la plus importante de l'UE", a-t-il affirmé, soulignant la nécessité de faire encore mieux.

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Sur les 12.058 cas de Covid-19 comptabilisés dans le pays, 204 personnes sont décédées et environ un millier de malades étaient hospitalisés lundi.

Cette évolution favorable a conduit le gouvernement à définir un programme de "remise en marche par étapes", tout en appelant la population à conserver "la plus grande discipline".

Après la réouverture des petits commerces le 14 avril, tous les autres magasins devraient suivre début mai, suivis des restaurants mi-mai. Des aménagements seront nécessaires pour respecter les distances de précaution, a prévenu le gouvernement.

Dans le même temps, les Autrichiens devront continuer à limiter leurs déplacements à l'essentiel jusqu'à la fin du mois d'avril.

Dans le cadre des mesures de confinement, les déplacements sont autorisés si le télétravail est impossible, pour faire des courses, porter assistance ou faire de l'exercice - sans limitation de périmètre. Si les contrôles policiers ont été renforcés, c'est essentiellement pour empêcher les rassemblements à l'extérieur, aucune attestation n'étant requise pour les sorties individuelles.

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Patience pour la culture 

La semaine en cours "va être décisive" pour évaluer si la levée des restrictions pourra s'appliquer comme prévu, a expliqué le chancelier Sebastian Kurz.

Avec 111.000 tests pratiqués à ce jour, le pays estime être "bien plus avancé" que beaucoup d'autres sur le continent, selon le ministre de la Santé.

Les écoles devraient rester fermées jusqu'à la mi-mai, l'enseignement supérieur poursuivant les cours en ligne jusqu'à la fin de l'année universitaire.

Le monde de la culture et du sport devra être plus patient. Alors que les musées et les salles de concert qui font la réputation Vienne sont fermés depuis le 11 mars, il n'est pas question d'autoriser les manifestations culturelles, ni tout autre rassemblement public, avant le mois de juillet, au plus tôt.

Le festival de musique de Salzbourg, l'un des plus courus de l'été, espère encore le maintien de son édition 2020 qui doit débuter fin juillet.

L'Autriche confirme aussi qu'elle veut être un des pays précurseurs dans la généralisation du port du masque : obligatoire depuis lundi dans les supermarchés, il le sera bientôt dans les transports publics, avec une amende de 50 euros à la clef pour les contrevenants.

"Le danger n'a pas disparu simplement parce que les chiffres baissent", a prévenu le chancelier. L'Autriche "n'a pas encore franchi le sommet de la montagne", a-t-il ajouté mettant en garde contre le scénario d'une seconde vague épidémique qui conduirait à un retour des restrictions.

Dans la région alpine du Tyrol, la plus touchée par le Covid-19, la quarantaine décrétée pour endiguer la propagation au reste du pays, sera levée mardi pour les 750.000 habitants. Les autorités de cette province ont été accusées d'avoir tardé à réagir face aux premiers cas détectés dans la populaire station de ski d'Ischgl, où des centaines de vacanciers ont été contaminés.

Une des grandes inconnues concerne les déplacements internationaux, alors que le trafic aérien dans le pays est quasi nul. Le chancelier a prévenu qu'ils continueraient durablement d'être entravés : "Tant qu'il n'y aura pas de vaccination ou de médicament efficace, cette maladie nous accompagnera et il n'y aura pas de liberté de voyager telle que nous la connaissions", a-t-il observé ce week-end.

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