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Coupe d'Europe: les Saracens sur la réserve

Visiblement, les Saracens ont tranché... Lourdement sanctionné pour dépassement du plafond salarial, le club anglais donne la priorité au maintien en Championnat d'Angleterre, au détriment de la Coupe d'Europe qu'il débutera sans ses meilleurs joueurs face au Racing 92 dimanche.

Certes, l'entraîneur Mark McCall avait prévenu qu'il n'enverrait pas à Paris ses vice-champions du monde anglais (Farrell, Itoje, les frères Vunipola...) deux semaines après la finale perdue face à l'Afrique du Sud. Et qu'il entendait récompenser les habituels réservistes qui ont effectué un bon début de parcours en championnat.

Mais il a poussé le raisonnement jusqu'au bout... Les Saracens, sacrés 3 fois lors des 4 dernières saisons européennes, débuteront la campagne 2019-2020 avec leur équipe bis dimanche.

"Nous devons nous préparer au pire scénario, donc éviter la relégation est maintenant la priorité, devant l'Europe", avait prévenu, sur la chaine BT Sport, Mark McCall, dont l'équipe a snobé le rendez-vous de présentation de l'épreuve.

Au centre du dilemme: les 35 points de pénalité et 5,3 millions de livres (6 M EUR) d'amende infligés au club par les instances anglaises pour dépassement du plafond salarial depuis 3 ans.

Depuis l'annonce en forme de coup de massue en début de semaine dernière, le club s'est efforcé de montrer un visage combatif. Les Saracens ont interjeté appel pour obtenir au pire une réduction de la sanction.

"Les gens ont le droit d'avoir leur opinion, évidemment (... mais) les choses ne sont jamais aussi noir et blanc que cela. Et je ne pense pas qu'il y ait tant de gens que ça qui en sachent beaucoup sur les faits dans cette affaire. Mais cela sortira en temps et en heure", a promis mercredi Mark McCall, directeur du rugby des Saracens, dans un entretien à BT Sport.

-Inquiétude des organisateurs-

Tout miser sur le succès d'un appel au calendrier et à l'issue incertains ressemblerait néanmoins à de l'inconscience.

En cas d'échec, le club de Watford, en banlieue de Londres, aura besoin de 7 victoires avec bonus offensif de plus qu'une autre équipe pour éviter la dernière place et une relégation en deuxième division. Et pour éviter une telle catastrophe, les Saracens ne pourront pas se permettre de laisser quoi que ce soit traîner en chemin en Premiership.

La tentation d'y concentrer tous ses efforts, surtout une année post-Coupe du Monde, est dès lors réelle.

Suffisamment crédible pour faire réagir l'EPCR, l'organisateur des compétitions européennes. "L'inquiétude pour nous réside plus dans leur capacité à jouer la Coupe d'Europe à fond", a dit son directeur général Vincent Gaillard.

"Nous prenons la Coupe d'Europe très au sérieux et nous irons à Paris pour gagner", a clamé le centre Alex Lozowski, héros de la finale contre le Leinster en mai dernier et qui figure dans l'équipe qui débutera la rencontre dimanche.

"Les autres équipes veulent nous battre parce qu'on est les champions mais ce qui vient de se passer ne fait qu'agrandir la cible sur notre dos", a-t-il poursuivi. "C'est quelque chose que l'on sait gérer: depuis que je suis là, on a toujours été unanimement détestés".

Le Racing, dont le rêve de sacre continental s'est brisé en 2016 sur le mur londonien, doit bien ressasser un peu de cette haine-là.

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